J’EXPLIQUE
> Au contact du virus de la grippe, 50% des enfants et 20 à 30% des adultes se contaminent. Depuis 1984, entre 788 000 et 4,6 millions de Français consultent pour ce motif lors d’une épidémie.
> Si l’enfant est le principal réservoir et vecteur de cette infection, ce sont les personnes âgées qui en sont les principales victimes. Dans les EHPAD, les infections respiratoires basses constituent la première cause de mortalité d’origine infectieuse. La transmission du virus se produit par aérosols, gouttelettes de salive et contact.
> Le diagnostic de grippe repose sur une association de signes dénommée « syndrome grippal » sans qu’il y ait de définition internationale. Ainsi, le diagnostic de grippe est soupçonné en période de circulation virale en présence d’une fièvre et d’au moins deux des symptômes apparaissant en moins de 2 à 3 jours parmi les suivants : céphalées, myalgies, toux, maux de gorge. Cette définition symptomatique coïncide avec le diagnostic de grippe confirmée (PCR, culture, immunofluorescence) dans 57 % à 66 % des cas.
> En période épidémique, les facteurs prédictifs de grippe confirmée biologiquement sont la fièvre supérieure à 37°8C et la toux. Selon les études, la présence combinée de ces deux signes a une valeur prédictive positive de 79 à 87 % et une valeur prédictive négative de 40 à 49 %.
> La période d’incubation est en moyenne de deux jours. Les individus sont contagieux jusqu’à cinq jours après le début des signes. L’évolution est brève : la température décroît en deux à quatre jours, les autres signes s’estompent. L’asthénie et la toux peuvent persister plus de deux semaines.
J'ALERTE
> Le diagnostic est plus difficile chez l’enfant que chez l’adulte en raison de la variabilité des signes et de la confusion possible avec les autres virus.
> Chez les moins de cinq ans, on observe plutôt une somnolence (50 %) et des symptômes gastro-intestinaux (40 %). Les complications les plus fréquentes sont l’otite moyenne aiguë et les convulsions lors des poussées fébriles (près de 20 % des enfants âgés de six mois à cinq ans).
> Chez le sujet âgé, le syndrome grippal classique peut-être observé. Mais certains symptômes comme les myalgies, le coryza et les frissons sont moins fréquents que chez l’adulte alors que d’autres signes, notamment la dyspnée, sont plus fréquents. Des tableaux cliniques trompeurs sont possibles : confusion mentale, déshydratation, chutes, anorexie ou troubles digestifs. Les complications sont fréquentes chez le sujet âgé : atteinte pulmonaire à risque d’insuffisance respiratoire aiguë, défaillance cardio-respiratoire, complications de l’alitement, etc.
> Les personnes à risque accru de complications et de décès liés à la grippe sont les nourrissons de moins de 2 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans et les sujets souffrant de maladies chroniques (asthme, insuffisance respiratoire, immunodépression, diabète, etc.). Les femmes enceintes sont également considérées comme à risque.
> Les complications les plus fréquentes de la grippe sont respiratoires (sinusite, otite moyenne aiguë, bronchite aiguë, pneumonie). Elles peuvent être dues au virus lui-même ou à des bactéries (S. pneumoniae dans l’otite moyenne aiguë, S. aureus et H. influenzae dans les pneumonies).
JE TRAITE
> Le traitement symptomatique de la grippe comprend le repos, l’hydratation et les antipyrétiques si la fièvre est mal tolérée. Les AINS et les corticoïdes par voie générale ne sont pas recommandés. Chez l’enfant, l’antipyrétique de choix est le paracétamol, l’acide acétylsalicylique étant contre-indiqué en raison du risque de syndrome de Reye.
> Les inhibiteurs de la neuraminidase sont recommandés par le HCSP chez les personnes symptomatiques jugées à risque de complications et âgées de un an et plus, y compris les femmes enceintes, ciblées par la vaccination. Ce traitement doit être administré le plus précocement possible pour être efficace.
> Si la vaccination reste la meilleure protection contre la grippe, des mesures d’hygiène simples contribuent à limiter la transmission. Les malades grippés se doivent de limiter les contacts avec d’autres personnes, notamment à risque ou fragiles et éventuellement de porter un masque chirurgical en leur présence ; de se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon, ou les désinfecter par friction avec une solution hydroalcoolique ; de se couvrir la bouche et le nez à chaque fois qu’elles toussent ou éternuent ; de se moucher dans des mouchoirs en papier à usage unique.
JE RENVOIE SUR LE NET
https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/Fiche_recommandation_version_17_
juillet_2009.pdf
Mise au point
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Étude et pratique
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Cas clinique
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Recommandations
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