« Melle L., 31 ans, a longtemps souffert d'anorexie. Une ostéodensitométrie a objectivé une densité osseuse un peu inférieure à la normale, compte-tenu de son âge. Son médecin traitant lui donne quelques conseils pour prévenir une ostéoporose avérée dans les années à venir... »
Une préoccupation plus fréquente
Du fait de sa médiatisation, l'ostéoporose fait désormais plus fréquemment partie des préoccupations des femmes qui viennent consulter. « Pouvez-vous me prescrire un examen pour voir si j'ai de l'ostéoporose » ? « Dois-je prendre des médicaments pour éviter l'ostéoporose ? ». Autant de questions qui témoignent d'une inquiétude diffuse autour de ce problème de santé. Aussi est-il utile d’écouter la manière dont la patiente se représente la maladie ostéoporotique, très variable selon les personnes : une maladie qui se prévient et se soigne comme la présentent les médias aujourd’hui, une maladie où l’on se tasse avec l’âge à l’image de quelqu’un de la famille, ou le drame qu’a pu constituer au cours de l’histoire familiale la fracture du col d’une parente ? Des représentations qui déterminent la manière dont le médecin peut assurer la prise en charge de l’ostéoporose à travers ses explications, ses conseils et ses prescriptions.
Une information adaptée à chaque patiente
Cette préoccupation autour de l'ostéoporose concerne bien sûr les femmes au moment de la ménopause, mais des questions se posent parfois avant, à l'occasion d'une corticothérapie, de séquelles d'une anorexie prolongée ou d'un traitement antiépileptique au long cours. Ce sont parfois des parents qui posent la question pour leurs enfants afin de leur assurer un capital osseux optimum après l'adolescence. Il faut donc adapter l'information délivrée à la demande des patientes, en évoquant le cas échéant la notion de pic de masse osseuse maximum autour de 20 ans, la nécessité d'apports calcique, vitaminique D et d'exposition au soleil suffisants, de même que l'intérêt d'avoir une activité sportive... Mais cette information doit aborder aussi les risques ostéoporotiques liés à la consommation excessive d'alcool, au tabagisme, aux régimes itératifs...
Un dépistage en présence de facteurs de risque
Le remboursement sous conditions de l’ostéodensitométrie permet désormais un dépistage ciblé chez les sujets à risque : découverte ou confirmation radiologique d’une fracture vertébrale sans contexte traumatique évident, antécédent de fracture périphérique (poignet, cheville), corticothérapie systémique d’au moins trois mois consécutifs, antécédent de pathologie ostéopéniante comme hyperthyroïdie, hypercorticisme, hyperparathyroïdie… Sans oublier la femme ménopausée, la ménopause précoce, les antécédents de fracture du col fémoral chez un parent… Ce dépistage concerne près de 4 millions de personnes en France.
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