Repères patients

Prévenir les contractures musculaires

Publié le 16/05/2014
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Parce qu’elles sont fréquentes, douloureuses et récidivantes, les contractures musculaires doivent être expliquées au patient afin qu’il adapte son mode de vie.

J’EXPLIQUE

› La contracture musculaire est la réponse d'un ou plusieurs groupes musculaires à leur étirement excessif.

› Le mécanisme physiologique est sous-tendu par le réflexe myotatique: le muscle se contracte suite à l’étirement, dans le but de revenir à sa longueur initiale. La contraction durera aussi longtemps qu'a duré l’étirement.

› La contracture survient le plus souvent suite au maintien prolongé d'une posture inadéquate (travail sur écran, « text neck »), à un effort brusque (« faux mouvement ») ou excessif (contrainte sportive). La contracture musculaire peut être considérée comme un mécanisme de défense: le muscle se contracte pour limiter les mouvements et éviter l'aggravation du problème sous-jacent non résolu.

› Le symptôme principal est la douleur. S’associent une impotence fonctionnelle et, souvent, une sensation de faiblesse.

› Le plus souvent aucune lésion musculaire n'est associée.

J’INFORME

› La CM accompagnant un lumbago ou un torticolis peut aggraver la douleur ressentie, entretenant ainsi un cercle vicieux « douleur-contracture-douleur ». Ainsi, même si la contracture est initialement un mécanisme protecteur, elle doit être traitée en tant que telle.

› Le stress est un facteur reconnu d'aggravation des contractures musculaires.

› Si le médecin porte le diagnostic de cervicalgies ou lombalgies aiguës communes, les examens complémentaires sont inutiles.

› La guérison survient généralement en une semaine. Toutefois, la contracture musculaire récidivera volontiers en l'absence de modification comportementale.

JE PRESCRIS

› Poursuivre les activités en évitant les attitudes figées prolongées et les mouvements brusques.

› Le maintien d’une activité physique, même minime, est essentiel.

À distance, les auto-exercices d’entretien de la musculature (cervicale en particulier) sont recommandés. Ils peuvent être enseignés par un masseur-kinésithérapeute.

› La kinésithérapie n’a pas sa place à la phase aiguë de la contracture.

› La contracture musculaire du sportif peut être prévenue par une hygiène sportive correcte (entraînement régulier, échauffement, hydratation, chaussage…).

› Vérifier la qualité de la literie (adaptation à la morphologie, usure).

› Adapter l’ergonomie du poste de travail si nécessaire.

› Suite au retrait du tétrazépam, les myorelaxants encore disponibles sont la méphénésine, le méthocarbamol et le thiocolchicoside. Ce sont des traitements symptomatiques d’appoint. Le paracétamol reste l’antalgique de choix. Les anti-inflammatoires, par voie orale ou cutanée sont aussi une option. La chaleur peut avoir un effet bénéfique.

› Le collier mousse peut être indiqué pendant quelques jours en cas de forte contracture cervicale mais le sevrage, sous contrôle kinésithérapeutique, doit intervenir précocement afin d’éviter l'atrophie musculaire rapide et la perte des réflexes posturaux.

J’ALERTE

› Il est nécessaire de consulter dans un contexte traumatique et/ou en cas de symptômes neurologiques.

› Une douleur qui ne régresse pas après quelques jours de traitement symptomatique doit être réévaluée.

› La méphénésine et le méthocarbamol peuvent être responsables d’une somnolence dont le risque est majoré par la prise d’alcool. Par voie cutanée, ils peuvent entraîner des réactions allergiques et abaisser le seuil épileptogène. Le thiocolchicoside, mieux connu, est moins souvent sédatif mais pourvoyeur de troubles digestifs et responsable d’anomalies génétiques.

› Les myorelaxants sont déconseillés chez la femme enceinte ou allaitante.

› L’Uteplex®, parfois prescrit comme traitement adjuvant des dorsalgies primitives, peut majorer la contracture.

JE RENVOIE SUR LE WEB

Brochure de l’INRS « Mieux vivre avec votre écran » disponible sur http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%20922

 

Julie Van Den Broucke avec le Dr éric Thomas (PH, responsable Unité Pathologies du rachis, département de Rhumatologie, CHU Lapeyronie, 34295 Montpellier cedex 5.)

Source : lequotidiendumedecin.fr