J’EXPLIQUE
-› Lorsqu’un frottis cervico-vaginal (FCV) révèle une dysplasie de haut grade, une colposcopie avec biopsies s’impose. La colposcopie permet de repérer et d’examiner la zone anormale du col utérin et de cibler les prélèvements, pour en faire l’analyse histologique.
-› La dysplasie correspond à une transformation de cellules du col de l’utérus, remplacées par des cellules à noyau anormal, irrégulier. Une dysplasie de « bas grade » (anciennement appelé CIN1 ou dysplasie légère) représente une transformation du 1/3 basal de l’épithelium recouvrant le col de l’utérus, c’est le cas le plus fréquent et elle régresse spontanément sans traitement dans 50 à 60 % des cas dans un délai de 1 à 2 ans.
-› Une dysplasie de « haut grade », nettement plus rare, représente une transformation des 2/3 ou de toute la hauteur de l’épithélium recouvrant le col de l’utérus. Cette définition englobe les lésions autrefois nommées : CIN II et III (néoplasie cervicale intra-épithéliale), dysplasie moyenne, dysplasie sévère, carcinome in situ.
-› Une dysplasie de haut grade correspond à un état pré cancéreux. En l’absence de traitement, ces lésions peuvent régresser mais aussi évoluer après plusieurs années vers un cancer invasif du col de l’utérus, environ 15 % des cas à 10 ans. L’histoire naturelle du cancer du col utérin est longue, aussi en dépistant et traitant une lésion pré cancéreuse, on prévient l’installation.
-› L’origine de ces dysplasies est infectieuse : 80 % sont dues au papillomavirus (HPV) dont certains sont dits à haut risque notamment les types 16 et 18. Des cofacteurs existent (tabagisme, MST, herpès,…).
J’INFORME
-› Le traitement des dysplasies de haut grade permet dans la grande majorité des cas de prévenir le développement ultérieur d’un cancer invasif. Le taux de succès thérapeutique se situe entre 90 et 95 %. Le traitement utilise des techniques de destruction ou d’ablation (conisation) du col de l’utérus.
-› La destruction pratiquée au laser par photovaporisation peut être proposée à la femme jeune, en cas de lésion de petite taille et entièrement visible à la colposcopie. Le laser est généralement réservé aux lésions de bas grade. Son inconvénient majeur est l’absence de pièce opératoire, donc de pièce histologique pour confirmer la biopsie
-› Il est donc préférable de recourir à une méthode d’exérèse, la conisation. Réalisée sous anesthésie locale, générale ou par péridurale, la conisation est le plus souvent effectuée à l’anse diathermique du fait de sa facilité d’utilisation, sa possibilité d’adapter l’exérèse à l’étendue de la lésion et la rareté des complications, ou avec un laser. La conisation permet un examen de la pièce d’exérèse, avec un diagnostic histologique précis et d’établir si l’exérèse est complète ou non.
-› Chez la femme enceinte, le traitement peut être différé et réalisé après l’accouchement.
J’ALERTE
-› Un saignement peut survenir dès les premières heures et pendant les 15 jours qui suivent la conisation. Un saignement important vers le dixième jour, chute d’escarre, doit faire consulter.
-› Une surveillance post-opératoire par FCV et colposcopie s’impose à 3 mois puis un deuxième frottis 6 mois après et, par la suite, un frottis annuel.
-› Il n’est pas retrouvé d’incidence de ces traitements sur la fertilité mais il existe une légère augmentation du risque d’accouchement prématuré pour les grossesses ultérieures ; ce risque est insignifiant après cryothérapie et vaporisation laser, un peu plus élevé après conisation.
-› Il est vivement recommandé d’arrêter de fumer.
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