DGS-Urgent

Population éligible, modalités de prélèvements, timing : le rappel du vaccin Moderna en pratique

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Publié le 10/11/2021
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Dans un DGS-Urgent paru mardi, le ministère de la Santé revient sur les spécificités du rappel avec le vaccin Spikevax.

Crédit photo : VOISIN/ PHANIE

Après plusieurs semaines de suspension, le vaccin Moderna (Spikevax) peut à nouveau être utilisé en France en rappel. Devant les particularités de ce rappel par rapport à la primovaccination et au rappel du vaccin Pfizer (Comirnaty), les autorités sanitaires reviennent sur ses modalités d’administration.

Seulement pour les adultes de 30 ans et plus

Dans un DGS-Urgent paru mardi, le ministère de la Santé précise la population pour laquelle le rappel de Spikevax est autorisé. Alors que le rappel Comirnaty peut théoriquement être administré à tous les plus de 18 ans, celui du vaccin Moderna ne peut être utilisé que chez les adultes de plus de 30 ans.

En effet, si l’Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé il y a deux semaines le rappel de Spikevax chez les plus de 18 ans, en France, la Haute Autorité de santé (HAS) déconseille d’utiliser ce vaccin chez les jeunes. Et ce, pour le rappel comme pour les deux premières injections. « [L’instance] recommande de privilégier l’utilisation du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech pour la vaccination des personnes de moins de 30 ans, qu’il s’agisse d’une primo-vaccination ou d’un rappel vaccinal », souligne la DGS.

En cause : un risque de myocardites et de péricardites plus élevé chez les moins de 30 ans avec le vaccin Moderna qu’avec le vaccin Pfizer. Pour rappel, après des données suédoises et un rapport des centres de pharmacovigilance (CRPV), le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare a confirmé qu’en France, près de cinq fois plus de cas de myocardites et de péricardites post-vaccinales ont été recensés avec Spikevax qu’avec Comirnaty.

À noter cependant qu’à l’heure actuelle, la campagne de rappel ne concerne encore que peu d’adultes de moins de 30 ans. En effet, ne sont pour le moment éligibles au rappel que les sujets de plus de 65 ans ou porteurs de comorbidités, les professionnels prenant en charge des personnes vulnérables (professionnels de santé, du secteur médico-social ou du transport sanitaire) et l’entourage des personnes immunodéprimées (stratégie de cocooning). Les plus de 50 ans devraient suivre à partir de décembre.

Une demi-dose de rappel

Concernant la posologie du rappel, conformément à la décision de l’EMA, cette injection supplémentaire de Spikevax doit se faire avec une demi-dose de ce vaccin.

Ainsi, le volume à prélever à partir des habituels flacons multidoses de vaccin Moderna change. « Une dose de vaccin Moderna [utilisée pour la première et la deuxième injection] de 0,5 ml contient 100 microgrammes d’ARN messager. Dans le cadre de la campagne de rappels, les doses devront désormais être de 0,25 ml et contiendront donc 50 microgrammes d’ARN messager », détaille la DGS.

En pratique, pour prélever 0,25 ml au lieu de 0,5 ml, la DGS invite à utiliser des seringues « avec un pas de 0,01 ml ». « Santé publique France fournit déjà ce type de seringue via le circuit officinal en accompagnement du vaccin Moderna et dispose d’un stock suffisant pour satisfaire les besoins », assure le gouvernement.

La DGS semble toutefois craindre des confusions entre doses complètes de primo-vaccination et demi-doses de rappel. « Une attention particulière devra être portée sur la préparation des seringues, notamment leur identification en tant que dose de rappel si les seringues sont préparées à l’avance », souligne-t-elle.

Le rappel 6 mois après la primo-vaccination

En termes de timing, comme le vaccin Pfizer et conformément aux avis de l’EMA et de la HAS, le rappel de Spikevax peut être administré « au moins 6 mois après la dernière dose de vaccin reçu ».

Pour éviter de gaspiller des doses, ou plutôt des demi-doses, la DGS incite à anticiper les rendez-vous de rappel. « En médecine de ville, les effecteurs sont invités à regrouper plusieurs rendez-vous de rappels à la suite pour limiter le risque de pertes de doses trop importantes. »

De même, parce que, comparé au vaccin Pfizer, plus de rappels pourront être réalisés à partir de chaque flacon de vaccin Moderna, « les effecteurs qui proposent des séances de vaccination regroupant 20 patients ou plus sur une même demi-journée (par exemple : centres et maisons de santé) sont encouragés à commander prioritairement le vaccin SpikeVax de Moderna ».


Source : lequotidiendumedecin.fr