J’EXPLIQUE
-› Lorsqu’une des artères coronaires se bouche complètement (généralement par thrombose sur une plaque d’athérome), la partie du muscle cardiaque qu’elle irrigue ne reçoit plus d’oxygène et se nécrose en quelques heures. A l’hôpital, le patient a subi une un geste interventionnel (angioplastie par ballonnet souvent complétée par la mise en place de stent) ou une thrombolyse qui a dissout le caillot.
-› La période qui suit un infarctus est appelée le post-infarctus. L’enjeu de cette période qui dure en fait toute la vie est d’éviter la récidive d’infarctus ainsi que l’apparition de complications. Une tiers environ des patients qui ont été victimes d’un infarctus décèdent dans l’année qui suit.
-› Les facteurs de risque de récidive d’infarctus sont principalement le tabac, l’HTA, l’obésité, l’hypercholestérolémie, l’absence d’exercice physique et le stress.
-› Les complications à redouter sont l’insuffisance cardiaque (le muscle altéré n’assure que partiellement sa fonction de pompage) et le risque rythmique (la nécrose peut avoir altéré les réseaux de diffusion de l’influx nerveux cardiaque qui régule automatiquement les contractions musculaires).
JE PRESCRIS
-› L’arrêt du tabac est impératif : un suivi par un tabacologue et des substituts nicotiniques peuvent constituer un appui utile. La lutte contre le surpoids et l’obésité est aussi prioritaire.
-› L’activité physique régulière est indispensable. Les programmes de réadaptation cardiaque (30 minutes 5 fois par semaine) permettent de ralentir la progression des lésions coronariennes et augmentent le taux de survie. Ils diminuent aussi la réaction dépressive.
-› Les médicaments sont prescrits à vie : bêta bloquant, statine, inhibiteur de l’enzyme de conversion et antiagrégants plaquettaires (aspirine). Le clopidogrel est prescrit sur une durée variable selon le type d’infarctus et de stent.
-› Les facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, le diabète et l’hypercholestérolémie sont pris en charge. Les objectifs sont une tension artérielle inférieure ou égale à 140/90 voire 130/80 mm Hg, un LDL-cholestérol inférieur à 1g/L, voire 0,70 g/L, une glycémie à jeun inférieure à 1,10 g/L et une HbA1c inférieure à 6,5%.
-› Des aménagements du domicile et du poste de travail peuvent être envisagés. Le retour précoce au travail est encouragé à chaque fois que possible.
JE MONTRE
J’ALERTE
-› Le patient et l’entourage doivent connaître les signes d’alerte d’une récidive d’infarctus (le plus souvent, douleur thoracique oppressante, de plus de 20 minutes, irradiant dans le bras gauche, le cou et la mâchoire inférieure) et la conduite à tenir (appel immédiat du 15 (SAMU)).
-› Il est conseillé que l’entourage se forme aux gestes de réanimation.
-› Il est indispensable de suivre son traitement médical. Il ne faut pas arrêter les médicaments ni modifier la prescription sans avis médical.
-› Si les facteurs de risque sont contrôlés, le médecin généraliste doit être consulté tous les 3 mois et le cardiologue tous les ans.
-› L’alimentation joue un véritable rôle thérapeutique. Elle doit être diversifiée et équilibrée, pauvre en graisses (viandes maugres et huiles végétales doivent être privilégiées) mais riche en fruits, légumes, poissons).
-› On peut vivre normalement après un infarctus du myocarde, à condition de respecter certaines règles.
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