Avec la médiatisation du vaccin contre le HPV, des questions sont parfois posées en consultation autour de la prévention du cancer du col et des modes de contamination par ce virus. Une occasion aussi, le cas échéant, d'aborder la sexualité de ces jeunes patientes, en présence ou non de leurs parents.
« Natacha, 17 ans, consulte seule pour un certificat de sport. A cette occasion, elle demande si, comme ses copines, elle doit se faire vacciner contre le cancer du col de l'utérus... Le médecin lui demande ce qu'elle sait déjà sur ce vaccin et le cancer du col....»
Un espace de dialogue à ouvrir
« Chez la jeune fille, le vaccin peut être proposé à l'occasion d'une primo-prescription de contraception, d'un recours à une pilule du lendemain, d'une consultation pour tout autre motif... » recommande d'Inpes (Institut National de Prévention et d'Éducation en Santé)*. Il n'est pourtant pas toujours facile d'ouvrir le dialogue avec les adolescentes autour de la prévention de l'infection au HPV et du cancer du col de l'utérus. En effet le sujet est sensible car il touche à la fois à la sexualité et au spectre du cancer. Mais la médiatisation de la vaccination contre le papillomavirus facilite aujourd'hui ce dialogue. Chez les adolescentes, il faut savoir saisir au vol les demandes, parfois fugaces et indirectes, d'informations et de conseils autour de ce sujet.
Respect des réticences
La connaissance du contexte de vie de ces jeunes patientes et une relation de confiance sont bien sûr des atouts pour aborder cette question de la vaccination « de la jeune fille » en consultation. Mais cette rencontre reste délicate à manier car elle doit être la moins intrusive possible de la part du médecin et, en même temps, active pour témoigner de son souci d'informer et de prévenir. Alors comment concilier ces deux impératifs ? Le respect des réticences de l'adolescente est un préalable par l'observation de ses réactions affectives éventuelles vis à vis de ce sujet (dégoût, embarras, colère...). Puis l'écoute active de la demande, en partant de ce que connaît l'adolescente sur le sujet, peut ensuite guider le médecin dans sa mission d'information et de prévention.
Avec ou sans les parents ?
Dans tous les cas, le discours du médecin doit s'adapter à celui de l'adolescente pour s'en faire comprendre mais sans démagogie car les différences générationnelles doivent être préservées. La question de la présence ou non des parents en consultation se pose différemment selon qu'il s'agisse d'une jeune fille de 14 ans ou de 18 ans. Elle dépend aussi du degré d'autonomie de l'adolescente vis à vis du cercle familial et du caractère intrusif ou non des parents. Au médecin de proposer, le cas échéant, une consultation avec l'adolescente seule, en l'assurant de la confidentialité du contenu de la consultation pour respecter son droit à l'intimité vis à vis de sa famille. Mais il faut se garder de disqualifier les parents car ils peuvent constituer des alliés précieux pour mettre en œuvre la vaccination et les conseils de prévention.
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