LA MAYONNAISE va-t-elle prendre ? Côté chirurgiens et plateaux techniques lourds, la fronde médicale qui démarre aujourd’hui, orchestrée par le syndicat Le BLOC, s’est concentrée sur l’avenant 8 qui encadre les dépassements d’honoraires, revalorise certains tarifs et fixe comme critère de caractérisation des abus un « repère » de 150% au-delà du tarif Sécu.
Mais au-delà, c’est toute une nébuleuse médicale qui proteste et se met en grève. Outre Le BLOC et ses satellites, des « verticalités » chirurgicales (ORL, chirurgiens viscéraux ou digestifs...) sont entrés dans la danse. Sur la question spécifique des conditions de travail cette fois, mais aussi de la liberté d’installation, les internes de spécialité (ISNIH) et les chefs de clinique ont lancé leur propre mot d’ordre de mobilisation nationale. Ils appellent à une grande manifestation ce lundi dès 14 heures sur le parvis de la gare Montparnasse. Dans la rue également, des biologistes libéraux, des jeunes médecins généralistes (SNJMG) mais aussi la FMF, seul syndicat pluricatégoriel à n’avoir pas signé l’avenant, ou encore la coalition des médecins « pigeons » (UFML), très active sur la Toile.
D’autres jugent ce mouvement inopportun en période de crise, tout en partageant certains constats. Les obstétriciens du SYNGOF (membre du BLOC) se désolidarise, sur la forme seulement, du mouvement qui démarre aujourd’hui. Pour le Dr Jean Marty, « notre crainte est que ce mouvement soit perçu par la population comme celui de gens à la recherche de revenus indus ».
À l’hôpital enfin, plusieurs syndicats de PH (CMH, Convergences, SNAM HP) ont rejoint tardivement la mobilisation et invitent eux aussi à la grève à partir d’aujourd’hui. Ils accusent le gouvernement de laisser certains dossiers hospitaliers en jachère - accord/cadre, gouvernance, démographie, CET...
Manifestation mercredi
Le mouvement devrait affecter lourdement les établissements privés, avec risque de fermeture de blocs opératoires, mais aussi le service public (par ricochet). Du côté des cliniques, le président de la FHP Jean-Louis Durousset affirme « comprendre la grève et souhaiter la reprise des négociations ». Il s’attend à ce que le mouvement perturbe 70 % des cliniques en région parisienne et à Lyon. Le BLOC affirmait vendredi qu’au niveau national, « 70 % des établissements privés chirurgicaux (seraient) concernés par le mouvement d’arrêt d’activité ».
À l’AP-HP aussi, on se prépare. Le premier CHU de France a mis en place « les consignes habituelles de service minimum », avec d’éventuelles assignations de personnel et report si besoin des activités programmées non urgentes.
Le mouvement des chirurgiens n’est pas conçu comme une opération « one shot ». Une manifestation, sous les fenêtres du ministère de la Santé, est déjà programmée à l’initiative du BLOC mercredi 14 novembre à 14 heures.
Contacts
Cette mobilisation hétéroclite va servir de test grandeur nature pour les organisateurs. Mais nul doute qu’elle sera aussi pesée, jaugée et analysée par le ministère de la Santé. Six mois après la mise en place du gouvernement, le risque d’une agrégation durable des mots d’ordre protestataires ne doit pas être écarté.
Jusqu’à ces derniers jours, le ministère a maintenu le contact avec les chirurgiens en colère. Sans grand succès. Le Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC, a eu plusieurs entretiens téléphoniques directs avec la ministre, en fin de semaine. « Elle ne nous dit rien, à part qu’elle est dans la réflexion », regrette-t-il.
Le syndicat veut croire à la renégociation de l’avenant 8. « A la place de cet accord, il aurait mieux valu que l’UNCAM et l’UNOCAM s’engagent sur une revalorisation de nos tarifs opposables, et à rembourser un plancher de compléments d’honoraires. En échange, le BLOC se serait engagé sur un plafond pour ces mêmes compléments ».
Marges limitées.
De leur côté, les internes, reçus par la ministre la semaine dernière, sont ressortis « extrêmement déçus ». Emmanuel Loeb, président de l’ISNIH, ne voit « aucune avancée, à part une vague promesse de comité de suivi de la réglementation existante au sujet de nos conditions de travail et de la formation ». L’ISNIH devrait rencontrer aujourd’hui des représentants du ministère. « Nous avons l’habitude de faire des grèves courtes, par respect pour les patients, prévient Emmanuel Loeb, mais s’il n’y a aucune avancée, nous nous orienterons peut-être vers une grève longue ».
Vendredi, la ministre de la Santé a assuré qu’elle restait « disposée au dialogue ». Marisol Touraine qualifie néanmoins l’avenant 8 de « bon accord ». La ministre, contrainte par les faibles marges budgétaires, précise qu’on ne peut pas demander au gouvernement « de procéder en quelques mois aux revalorisations qui n’ont pas été faires depuis 30 ans ». Si Marisol Touraine peut espérer le soutien des patients par ces temps de restrictions budgétaires, il n’est pas sûr que ce discours soit de nature à calmer les médecins.
LA MAYONNAISE va-t-elle prendre ? Côté chirurgiens et plateaux techniques lourds, la fronde médicale qui démarre aujourd’hui, orchestrée par le syndicat Le BLOC, s’est concentrée sur l’avenant 8 qui encadre les dépassements d’honoraires, revalorise certains tarifs et fixe comme critère de caractérisation des abus un « repère » de 150% au-delà du tarif Sécu.
Mais au-delà, c’est toute une nébuleuse médicale qui proteste et se met en grève. Outre Le BLOC et ses satellites, des « verticalités » chirurgicales (ORL, chirurgiens viscéraux ou digestifs...) sont entrés dans la danse. Sur la question spécifique des conditions de travail cette fois, mais aussi de la liberté d’installation, les internes de spécialité (ISNIH) et les chefs de clinique ont lancé leur propre mot d’ordre de mobilisation nationale. Ils appellent à une grande manifestation ce lundi dès 14 heures sur le parvis de la gare Montparnasse. Dans la rue également, des biologistes libéraux, des jeunes médecins généralistes (SNJMG) des étudiants (ANEMF) mais aussi la FMF, seul syndicat pluricatégoriel à n’avoir pas signé l’avenant, ou encore la coalition des médecins « pigeons » (UFML), très active sur la Toile.
D’autres jugent ce mouvement inopportun en période de crise, tout en partageant certains constats. Les obstétriciens du SYNGOF (membre du BLOC) se désolidarise, sur la forme seulement, du mouvement qui démarre aujourd’hui. Pour le Dr Jean Marty, « notre crainte est que ce mouvement soit perçu par la population comme celui de gens à la recherche de revenus indus ».
À l’hôpital enfin, plusieurs syndicats de PH (CMH, Convergences, SNAM HP) ont rejoint tardivement la mobilisation et invitent eux aussi à la grève à partir d’aujourd’hui. Ils accusent le gouvernement de laisser certains dossiers hospitaliers en jachère - accord/cadre, gouvernance, démographie, CET...
Manifestation mercredi
Le mouvement devrait affecter lourdement les établissements privés, avec risque de fermeture de blocs opératoires, mais aussi le service public (par ricochet). Du côté des cliniques, le président de la FHP Jean-Louis Durousset affirme « comprendre la grève et souhaiter la reprise des négociations ». Il s’attend à ce que le mouvement perturbe 70 % des cliniques en région parisienne et à Lyon. Le BLOC affirmait vendredi qu’au niveau national, « 70 % des établissements privés chirurgicaux (seraient) concernés par le mouvement d’arrêt d’activité ».
À l’AP-HP aussi, on se prépare. Le premier CHU de France a mis en place « les consignes habituelles de service minimum », avec d’éventuelles assignations de personnel et report si besoin des activités programmées non urgentes.
Le mouvement des chirurgiens n’est pas conçu comme une opération « one shot ». Une manifestation, sous les fenêtres du ministère de la Santé, est déjà programmée à l’initiative du BLOC mercredi 14 novembre à 14 heures.
Contacts
Cette mobilisation hétéroclite va servir de test grandeur nature pour les organisateurs. Mais nul doute qu’elle sera aussi pesée, jaugée et analysée par le ministère de la Santé. Six mois après la mise en place du gouvernement, le risque d’une agrégation durable des mots d’ordre protestataires ne doit pas être écarté.
Jusqu’à ces derniers jours, le ministère a maintenu le contact avec les chirurgiens en colère. Sans grand succès. Le Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC, a eu plusieurs entretiens téléphoniques directs avec la ministre, en fin de semaine. « Elle ne nous dit rien, à part qu’elle est dans la réflexion », regrette-t-il.
Le syndicat veut croire à la renégociation de l’avenant 8. « A la place de cet accord, il aurait mieux valu que l’UNCAM et l’UNOCAM s’engagent sur une revalorisation de nos tarifs opposables, et à rembourser un plancher de compléments d’honoraires. En échange, le BLOC se serait engagé sur un plafond pour ces mêmes compléments ».
Marges limitées.
De leur côté, les internes, reçus par la ministre la semaine dernière, sont ressortis « extrêmement déçus ». Emmanuel Loeb, président de l’ISNIH, ne voit « aucune avancée, à part une vague promesse de comité de suivi de la réglementation existante au sujet de nos conditions de travail et de la formation ». L’ISNIH devrait rencontrer aujourd’hui des représentants du ministère. « Nous avons l’habitude de faire des grèves courtes, par respect pour les patients, prévient Emmanuel Loeb, mais s’il n’y a aucune avancée, nous nous orienterons peut-être vers une grève longue ».
Vendredi, la ministre de la Santé a assuré qu’elle restait « disposée au dialogue ». Marisol Touraine qualifie néanmoins l’avenant 8 de « bon accord ». La ministre, contrainte par les faibles marges budgétaires, précise qu’on ne peut pas demander au gouvernement « de procéder en quelques mois aux revalorisations qui n’ont pas été faires depuis 30 ans ». Si Marisol Touraine peut espérer le soutien des patients par ces temps de restrictions budgétaires, il n’est pas sûr que ce discours soit de nature à calmer les médecins.
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