PDS à l'hôpital, attention danger de démission

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Publié le 08/07/2022
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La permanence des soins (PDS) est une « corvée » pour 40 % des confrères hospitaliers, selon la vaste enquête en ligne « Nuits blanches » réalisée par l’intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH) en juin 2022 auprès de 7 500 médecins hospitaliers (tous statuts et toutes spécialités). Certains résultats sont alarmants : à force d'astreintes et de sujétions, trois quarts des praticiens se déclarent susceptibles de quitter l’hôpital public dans les cinq ans à venir. S’ils venaient à partir, 27 % des PH s’orienteraient vers un exercice libéral, 14 % vers un autre métier.

Parmi les hospitaliers ayant répondu – en majorité des urgentistes, anesthésistes-réanimateurs, pédiatres et psychiatres – 77 % affirment réaliser des gardes sur place, 58 % des astreintes à domicile, avec une médiane de quatre gardes par mois. Mais surtout, 90 % des hospitaliers affirment être obligés de travailler le lendemain d’une astreinte et 73 % d’entre eux présentent un niveau de fatigue jugé « important ». Conséquence : 63 % des praticiens déclarent présenter des troubles du sommeil, 14 % prennent des psychotropes.

L’immense majorité des hospitaliers estiment que la rémunération de la PDS n’est pas du tout « raisonnable ». Selon l’étude, la médiane de l’indemnité de sujétion d’une astreinte de nuit ou de jour s’élève à 50 euros brut, tandis que celle de la garde est réglementairement fixée à 267,82 euros brut. Alors que les hospitaliers réclamaient le doublement de l'indemnité de garde, leur revendication a été partiellement satisfaite par les recos de la mission Braun (revalorisation de 50 % des gardes pour les médecins, pour une durée de trois mois). 

L.G.

Source : Le Quotidien du médecin