Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné une clinique psychiatrique de Garches, dans les Hauts-de-Seine, à 200 000 euros d'amende pour homicide involontaire, après le suicide d'une de ses patientes en 2004, souffrant de dépression nerveuse.
La clinique a été condamnée en raison de l'existence, dans l'un de ses bâtiments, d'une cage d'escalier « béante », datant de 1930, c'est-à-dire non protégée, du haut de laquelle la victime s'est jetée le 22 juin 2004.
Âgée de 75 ans, la patiente souffrait « d'un syndrome dépressif et de crises d'angoisses » et avait été admise à la clinique du Château deux semaines auparavant, quelques jours après une tentative de suicide.
« Quand la volonté suicidaire est là »
« L'organisation des services de psychiatrie est orientée vers la prévention des gestes suicidaires à travers la surveillance, mais aussi l'architecture des locaux. L'existence d'une cage d'escalier béante est en principe écartée dans ce type de service », avait souligné un expert lors de l'enquête.
Depuis les faits, une vitre de protection a été installée pour protéger la cage d'escalier. « On peut mettre toutes les vitres qu'on veut, il y a des gens qui, quand la volonté suicidaire est là, sont capables de trouver une énergie insoupçonnée », avait de son côté affirmé l'avocat des prévenus, Me Emmanuel Marsigny, pour qui il est très difficile de prévenir le risque de suicide.
La clinique, qui avait déjà connu un suicide, au retentissement médiatique, lorsque l'actrice et réalisatrice Christine Pascal s'était défenestrée en 1996, a été condamnée à verser des dommages et intérêts s'élevant de 5 000 à 30 000 euros pour chacune des parties civiles, pour un montant total de 65 000 euros.
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