« Je ne suis pas spécialiste, je suis métallo ! » Si le patron de la CGT Philippe Martinez est plus expert pour tenir la dragée haute au gouvernement sur la loi travail que pour disserter sur les soins à donner aux personnes âgées, cela ne l'a pas empêché de monter au front au sujet de la fermeture programmée de l'hôpital gériatrique Adélaïde-Hautval de Villiers-le-Bel (Val d'Oise), propriété de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris.
Vendredi 10 juin, à l'heure du déjeuner, Philippe Martinez est venu à la rencontre des salariés de l'établissement, mobilisés depuis un an pour le maintien de cet hôpital de 472 lits et des deux EHPAD de Marly-la-Ville et de Sarcelles, villes voisines.
En 2015, l'AP-HP a décidé de fermer Adélaïde-Hautval « au regard de la vétusté des bâtiments et de la non-conformité de ses conditions d’accueil ». Depuis le début de l'année, les admissions se sont arrêtées et les patients sont petit à petit transférés dans les différents établissements alentour, dont le nouvel hôpital de Gonesse.
Si l'AP-HP fait valoir que de nouveaux lits sont ouverts dans d'autres unités gériatriques en compensation, la décision reste incompréhensible pour le collectif de défense, qui dénonce une perte de 1 200 lits au total.
Barbecue de la fraternité
Alors que grillaient les saucisses du barbecue « de la lutte et de la fraternité », Philippe Martinez a pris la parole devant une assemblée de 80 personnes réunies aux portes de l'hôpital.
Le syndicaliste a salué le combat « exemplaire » des salariés et les a appelés à ne pas baisser les bras. Leur demande de rendez-vous en tête-à-tête avec Marisol Touraine est pour l'instant restée lettre morte. « J'y vois là la défiance de l'exécutif vis-à-vis des salariés qui se battent pour le bien commun, a commenté le secrétaire général du syndicat devant un public conquis. On essaye de caricaturer l'action des salariés. Pourtant, la santé est une question essentielle pour notre pays. Et nous, nous refusons que la santé soit considérée comme une marchandise ! »
Philippe Martinez a rappelé que la loi travail comporte un volet sur la médecine du travail. La visite médicale systématique à l'embauche serait maintenue uniquement sur les postes à risque. « La médecine du travail est pour un grand nombre de citoyens le seul lien avec la santé. La loi travail veut purement et simplement couper ce lien. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous nous opposons à ce texte. »
Avant d'entamer une courte visite de l'établissement, Philippe Martinez a clos son allocution en appelant les personnels de Hautval à participer à la nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail prévue mardi 14 juin. « Pour se battre pour la bonne cause, on n'est jamais assez nombreux ! », a-t-il conclu sous les vivats.
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