Le nombre de contrats d’engagement de service public (CESP) – sorte de « bourses anti-déserts médicaux » pour les externes et les internes de médecine s’affiche en légère hausse cette année. Il s’établit à 788 postes pour 2023-2024, contre 761 pour l’an dernier. Cela représente une hausse de 3,5 %.
Dans le détail, 440 CESP (+ 62 postes) sont ouverts aux externes et 348 (-35 postes) aux internes. La hausse du nombre de contrats s’opère donc cette année au profit des étudiants de deuxième cycle.
83 CESP aux Antilles-Guyane, 10 postes à Nice…
L’arrêté publié au Journal officiel ce mardi 2 juillet détaille la répartition, université par université, des contrats ouverts pour les étudiants de deuxième et troisième cycles d’études de médecine. Il reflète ainsi une forme de rééquilibrage territorial en matière de répartition des effectifs médicaux, avec la volonté de soutenir les zones moins pourvues. Rappelons que l’objectif de ces contrats CESP est de fidéliser des jeunes médecins dans des spécialités et des lieux d’exercice fragiles où la continuité des soins est menacée.
Ainsi on note par exemple l’octroi de 83 postes aux Antilles-Guyane, versus 11 postes à Angers et à Nantes ou 10 à Nice.
Le nombre de contrats offerts cette fois aux praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) de médecine est également précisé. Il s’élève cette année à seulement 23 postes, contre 58 l’an dernier, soit une baisse de plus de 60 %.
Le texte précise qu’à compter du 26 juin 2024 et jusqu’au 26 juillet 2024, les UFR « peuvent, au sein de la même université, procéder à une nouvelle répartition des contrats d'engagement de service public non conclus, entre les formations de médecine et d'odontologie ». Et si tous les contrats ne sont pas conclus d’ici le 20 août prochain, une nouvelle répartition entre les UFR pourra être établie et fixée par arrêté.
Pour rappel, les premiers CESP ont été créés par la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) du 21 juillet 2009, puis réformés en 2019. Ils permettent aux étudiants de deuxième et troisième cycle en médecine et odontologie (ainsi qu’aux praticiens à diplôme hors UE) de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros en contrepartie d’un engagement à exercer dans une zone sous-dense (pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu cette bourse et pour deux ans minimum).
Malheureusement, ce dispositif anti-déserts est loin de faire le plein. Selon un bilan réalisé par le Centre national de gestion (CNG) en 2022, la part de CESP signés par rapport aux contrats offerts était de seulement 42 % en 2020-2021.
Toutefois, précise le ministère de la Santé, depuis la mise en place du dispositif en 2010 jusqu’en 2021, 4 122 contrats ont été signés dont 3 307 par des étudiants de médecine et 815 par des étudiants d’odontologie.
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