65 % des praticiens ont un médecin traitant, moins que les autres professionnels de santé

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Publié le 06/11/2018
Cerfa médecin traitant

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les cordonniers sont les plus mal chaussés et les médecins sont souvent les plus mauvais patients. Ils ne sont en tout cas pas des patients comme les autres. Telle est la conclusion d’une enquête en ligne* de la MACSF auprès de 20 000 de ses sociétaires professionnels de santé (médecins, infirmiers, chirurgiens dentistes, kinésithérapeutes, sages-femmes, pédicures-podologues, orthophonistes).

Les résultats montrent que les praticiens libéraux en cabinet ou en établissement sont plus mauvais élèves que les autres professions de santé lorsqu'il s'agit de prendre un médecin traitant. En effet, 65 % possèdent un médecin traitant, contre 87 % pour l’ensemble des répondants. La moyenne est de 71 % pour les professions prescriptrices en général et de 95 % chez les infirmiers.

Les médecins sont donc encore loin du compte, et les campagnes de sensibilisation pour inciter les soignants à mieux prendre soin de leur santé n'ont pas encore convaincu toute la profession. Seuls 10 % des sondés disent avoir déjà entendu parler de la campagne « Dis doc t’as ton doc », lancée en avril 2017, les enjoignant à prendre un médecin traitant. De la même manière, 5 % sont familiers de la journée « Prendre soin des soignants » organisée par l’AAPML (Association d’aide aux professionnels de santé et médecins libéraux).

Autoprescription et retards de soins

« Le soignant est souvent "soi-nié". Je fais un peu partie de ceux-là. J’ai la sensation de prendre soin des autres et peu de moi. Et chez mes collègues, j’ai souvent constaté cela », souligne Paul, généraliste interrogé dans l’enquête. 74 % des professionnels de santé confient attendre avant de consulter, 70 % font leurs propres ordonnances et 66 % pratiquent l’autodiagnostic et auto-prise en charge.

Pour ces médecins et les autres professionnels de santé, le manque de temps (48 %) et la surcharge de travail (25 %) expliquent principalement ces reports de soins. Pourtant 92 %, estiment qu’ils pratiquent un métier à risque, 64 % des médecins pointant notamment un risque de fatigue physique. Si seulement 18 % des professionnels de santé estiment qu’ils ne sont pas des patients comme les autres, 80 % considèrent malgré tout qu’on leur apprend à soigner mais pas à prendre soin d’eux.

* Enquête en ligne, réalisée en avril 2018, auprès de 20 000 sociétaires de la MACSF. Infirmière, médecin, chirurgien-dentiste, kinésithérapeute, sage-femme, pédicure-podologue, orthophoniste. En cabinet, en établissements de soins, internes et étudiants.


Source : lequotidiendumedecin.fr