Elections aux URPS

Après les médecins, nouveau tremblement de terre syndical chez les pharmaciens, kinés et dentistes

Publié le 12/12/2015
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Deux mois après les médecins libéraux, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et masseurs-kinésithérapeutes votaient vendredi pour élire leurs représentants aux unions Régionales des professionnelles de Santé. Echaudée par le scrutin d'octobre chez les médecins, la CSMF pourra se consoler en constatant que le même bouleversement s'est produit au détriment des syndicats dominants des autres professions. Selon les résultats publiés samedi par le ministère de la Santé, les trois organisations leaders des pharmaciens, kinés et dentistes, qui étaient souvent les piliers des accords conventionnels avec la Sécu sont en effet en net recul.

C'est le cas de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes (FFMKR) qui n'a obtenu que 43,2% des suffrages des kinés soit un recul de 12,5 points par rapport à 2010. Le syndicat de Daniel Paguessorhaye (qui est aussi l'actuel président de l'UNPS, l'Union Nationale des professions de santé,) n'est plus le premier syndicat de la profession, puisque la FNMKR a été dépassée d'une courte tête par l'Union nationale des syndicats de masseurs-kinésithérapeutes libéraux (UNSMKL), qui a récolté 44,1% des voix (+7 pts). Chez les kinés, il va falloir compter désormais aussi avec le petit syndicat Alizé, qui dépasse la barre des 10% et devient représentatif.

Gueule de bois également chez les chirurgiens-dentistes libéraux de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), qui avec 37,6% perd pas moins de 13,6 points par rapport au précédent scrutin, détrônée par la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), (39,2% des voix, +9 pts), qui devient le premier syndicat de dentistes. L'Union dentaire-Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD), troisième syndicat représentatif, profite aussi de la chute de la CNSD puisqu'elle progresse de 4,7 points, passant de 18,6 % à 23,3 %.

Chez les pharmaciens enfin, il y aussi de la casse, même si la hiérarchie ne change pas. Mais la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), premier syndicat -et signataire de la convention de 2012- perd tout de même 10,4 points. Malgré 48,8% des voix, c'est quand même un sacré revers pour le syndicat de Philippe Gaertner (qui préside aussi le CNPS, centre national des professions de Santé). En face, c'est l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO), qui, cartonne. Ce syndicat de pharmaciens -qui a  souvent fait cause commune avec MG France en interpro- obtient 42,6% des suffrages, progressant ainsi de 13,5 points par rapport à 2010. Enfin, c'est la descente aux enfers pour l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF), un des plus anciens syndicats d'officinaux, qui passe sous les 10% et perd sa représentativité.

Comme pour les médecins, ces élections aux URPS qui rebattent complètement les cartes du jeu syndical en disent long sur le malaise des libéraux de santé actuellement. On constate d'ailleurs là aussi une progression de l'abstention dans ces trois professions, même si dentistes (44%) et pharmaciens (59%) ont plus voté que les médecins(40%) et beaucoup plus que les kinés (24% seulement) . La Sécu va devoir tenir compte de ce nouveau paysage syndical, alors que les syndicats de pharmaciens sont en discussion depuis début novembre sur leur rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour la substitution générique et que les dentistes, doivent -comme les médecins- négocier au deuxième semestre 2016 une nouvelle convention...


Source : lequotidiendumedecin.fr