Début des négos sur les CPTS : les syndicats ne veulent pas un cadre trop contraignant

Par
Publié le 16/01/2019
CPTS concept

CPTS concept
Crédit photo : KTSDESIGN/SPL/PHANIE

C’est parti ! Les syndicats de médecins libéraux ont entamé mercredi un marathon de réunions au siège de l’Assurance maladie. Ils ont jusqu'à fin avril – délai fixé par Agnès Buzyn – pour trouver un accord avec la Cnam et signer un avenant conventionnel et un accord conventionnel interprofessionnel qui devront permettre la création de 4 000 postes d’assistants médicaux et le déploiement de 1 000 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) d’ici à 2022.

Mercredi après-midi, les syndicats avaient rendez-vous avec les représentants des autres professions de santé pour un premier round de négociations sur les CPTS.

Les CPTS : pas le seul exercice coordonné

Ces discussions s’annoncent âpres, les syndicats exprimant notamment leurs réserves sur le caractère obligatoire des CPTS. Mercredi matin, lors de ses vœux à la presse, Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF a affirmé que les médecins « ne pourront pas accepter un cadre obligatoire contraint ». « Le rêve de nos énarques dans les plus hautes sphères de l’État, d’une France en 17 régions, 101 départements, 35 000 communes et 1 000 CPTS à l’horizon 2022, doit cesser ! », a lancé le Dr Ortiz, estimant que les médecins sont « conscients de leur responsabilité collective territoriale » mais ne peuvent l’assumer « seuls (…), dans un cadre bureaucratique et administratif dans lequel on voudrait les mettre tous ». Le président de la CSMF a également mis en garde contre toute amputation de revenus pour les médecins qui ne participeront pas à ces organisations.

« Pénaliser la rémunération des médecins en dehors des CPTS constituerait une dérive inacceptable, estime quant à lui le SML (Syndicat des médecins libéraux). Il serait sans doute plus judicieux de convaincre les médecins de l’utilité des CPTS, plutôt que de les agiter comme un "totem" technocratique imposé d’en haut. »

D’autant plus que, selon la Fédération des médecins de France (FMF), les médecins exerçant seuls ne « sont pas coupés du monde pour autant ». « Ils ont des correspondants médicaux (libéraux, hospitaliers et paramédicaux), ils tiennent bien souvent le territoire dans des conditions difficiles », fait valoir la fédération.

Des moyens !

« Les médecins sont prêts à s'engager dans une organisation territoriale, notamment dans la prise en charge des soins non programmés (l’une des tâches principales qui devraient incomber aux CPTS, ndlr) pourvu qu'on leur en donne les moyens ! », assure enfin la FMF.

De son côté, MG France « s’interroge sur les sommes affectées à cette réorganisation de grande ampleur », soulignant que les pays voisins, pris pour exemple, « consacrent en moyenne 5 % de plus que la France aux soins ambulatoires, soit 10 milliards d'euros par an ». « Sans moyens supplémentaires, il est impossible de financer des activités nouvelles sans pénaliser les activités de soins existantes », prévient le syndicat présidé par le Dr Jacques Battistoni.


Source : lequotidiendumedecin.fr