La FMF veut supprimer la ROSP pour doper le forfait structure

Par
Publié le 31/05/2018
Jean-Paul Hamon

Jean-Paul Hamon
Crédit photo : GARO/PHANIE

La rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) n'a jamais fait consensus. La grogne enfle depuis le versement en avril de la ROSP clinique de 4 522 euros en moyenne par généraliste (hors forfaits), loin des 6 983 euros de prime globale versée l'an passé.

Elle est à nouveau la cible des critiques de la Fédération des médecins de France (FMF). À l’instar de la CSMF, le syndicat signataire de la convention 2016 réclame une clause de sauvegarde pour garantir individuellement (et non pas collectivement) le montant perçu par les médecins au titre de la ROSP.

Très critique, la FMF réclame davantage de transparence à la CNAM. Il exige que les médecins soient informés individuellement sur le détail des sommes versées au titre de la ROSP cette année par rapport à l'année dernière.

Des indicateurs sources de conflit

Mais à terme, le syndicat souhaite ouvertement, ce jeudi, la suppression de ce dispositif de paiement à la performance. Il demande le transfert de l'argent versé aux généralistes dans ce cadre (240 millions d'euros par an) vers le forfait structure des libéraux. « Nous préférons favoriser la coordination et la continuité des soins plutôt que des indicateurs contestables », argumente le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. Le généraliste dénonce les « bugs produits par la ROSP ». « Dans la surveillance des anti-vitamines K, la CNAM n'avait pas anticipé que les laboratoires de biologie puissent coter différemment l'INR dans la surveillance des AVK ou dans un bilan de coagulation », avance-t-il.

Le patron de la FMF observe que les Écossais ont renoncé à ce système tandis que les GP'S anglais ont demandé la suspension de leur P4P (paiement à la performance) « aux effets pervers ».

Attractive un premier temps, la ROSP aurait « entraîné des contraintes » et posé question dans la prise en charge du patient avec des « indicateurs sources de conflits ».

À la place de la ROSP, le patron de la FMF préconise de relancer les groupes qualités ou les groupes de pairs, « gages d'amélioration de la pratique et d'efficience ».


Source : lequotidiendumedecin.fr