Comment qualifier cette année 2013 pour les généralistes ?
Béchir Chebbah. C’est une année calme, comme l’a été la progression des dépenses maladie l’an passé, avec une légère progression des recettes des médecins généralistes. L’évolution du résultat moyen est un peu en deçà du fait de l’impact de la croissance des cotisations sociales. Le déplafonnement des cotisations maladie affecte peu les généralistes. En revanche, ils ont subi des augmentations de cotisations retraite. La hausse des coûts supportés par les praticiens provient pour l’essentiel de ce poste cotisations sociales personnelles qui passe de 14,1% à 15% des recettes, soit une augmentation de 6,4% en 2013. C’est au sein des généralistes du quartile le plus bas – ceux qui font en moyenne 36 000 euros de bénéfice – que la croissance des charges est la plus forte puisque, dans leur cas, la hausse est de 8,17%. Et, inversement, pour le quartile le plus élevé qui fait 144 000 euros de bénéfices et ne supporte qu’une hausse de 3,8% des cotisations sociales personnelles. D’une manière générale, du fait de l’amortissement des coûts fixes chez les plus hauts revenus, on constate que les praticiens du dernier quartile ont un bénéfice qui égale 60% de leurs recettes alors que la moyenne est à un peu plus de 56% et le premier quartile plafonne à 50% seulement.
C’est la troisième année de suite que les charges des généralistes augmentent...
B.C. Oui, cela semble une donnée tendancielle. Ces dernières années, la hausse des charges va plus vite que celle du chiffre d’affaires. On perd 0,2 à 0,4% par an sur le CA. Si cela se confirme sur dix ans, cela pourrait aboutir à une érosion de 3 ou 4 points. à l’évidence, il y a des coûts qui augmentent sans lien
direct avec l’activité des généralistes.
En 2013 et en 2014, peut-on parler d’une pause fiscale pour les professions libérales ?
B.C. En 2013, je ne crois pas, malgré un dégel du barême. Le plafonnement supplémentaire du quotient familial s’est répercuté sur le contribuable. Et cela s’ajoute à des mesurettes qui, mises bout à bout, augmentent la facture fiscale. Pour 2014, on annonce une pause, mais il faudra attendre la loi de finances de 2015 pour en être sûr. Il semble, en tout cas, que l’on ait atteint un pic. Au-delà, ce ne serait sans doute plus supportable.
« La hausse des charges, une donnée tendancielle »
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