Négos : défavorable à la hausse du C, Véran privilégie la revalorisation de la visite

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Publié le 15/09/2020
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Crédit photo : GARO/PHANIE

La lettre de cadrage adressée par Olivier Véran au directeur de l'Assurance maladie le laissait entrevoir, la revalorisation de la consultation n'est pas une priorité du ministère de la Santé. Les dernières déclarations du ministre de la Santé le confirment. « Je n'exclus rien mais soyons très clairs, on ne prend pas la direction de l'augmentation de la valeur du C », affirme Olivier Véran, dans un entretien paru ce mardi dans Le Quotidien du Médecin.

Alors que doit s'ouvrir ce jeudi la négociation entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance-maladie, le ministre donne sa préférence à des « revalorisations qui correspondent à de bonnes organisations, qui permettent un rattrapage dans certaines spécialités médicales sans actes techniques (pédiatrie, psychiatrie, gynécologie médicale sont les spécialités citées dans la lettre de cadrage, N.D.L.R.) ». Le ministre a confirmé que la revalorisation de la visite à domicile (35 euros) faisait partie « des pistes sérieuses de la discussion ».

Face aux médecins de la CSMF réunis en université d'été, Olivier Véran avait éludé la question des revalorisations tarifaires. Il précise aujourd'hui plus clairement ses intentions.

« Il y aura de l'argent pour investir sur la médecine de ville »

Ces propos ne manqueront pas de faire réagir la profession après le Ségur de la Santé qui a abouti cet été à une forte revalorisation des métiers de santé à l'hôpital public (pour une enveloppe de 8,2 milliards d'euros). « Il y aura de l'argent pour investir sur la médecine de ville mais l'enveloppe n'est pas arrêtée car la négociation doit d'abord porter sur le fond », déclare Olivier Véran. 

Cette déclaration a déjà été accueillie fraîchement par l'Union pour une médecine française libre (UFML-Syndicat), qui dénonce l'« asphyxie de la profession avec le C actuel », la consultation des généralistes en secteur I étant fixée à 25 euros depuis mai 2017. Dénonçant les « effets pervers de la rémunération à l'objectif » (ROSP), qui mettent à mal l'indépendance des médecins généralistes, le syndicat réclame un C à 50 euros.

Tous les syndicats représentatifs (CSMF, FMF, SML, MG France) avaient déjà fait savoir que la revalorisation des actes médicaux figurait parmi leurs priorités dans le but d'aboutir à la signature d'un avenant conventionnel, un accord ne pouvant selon eux se nouer sur les seuls thèmes de la télémédecine, de la coordination ou de la prise en charge des soins non programmés. Le SML a jugé « intenable et peu sérieuse » la position du ministre. Le syndicat, qui réclame un tarif minimum de 46 euros pour la consultation médicale de base des généralistes et des spécialistes, estime qu'une telle revalorisation est une « question de justice et de reconnaissance envers les médecins libéraux, mais aussi un signal fort adressé aux jeunes qui hésitent à s’installer ».


Source : lequotidiendumedecin.fr