Rosp new-look : après les couacs, les généralistes redoutent une baisse de leur prime en 2018

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Publié le 21/02/2018
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Crédit photo : Pixabay

Retards, visites des délégués de l'assurance maladie, interrogations face aux nouveaux indicateurs… La validation de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) a relevé cette année du parcours du combattant. Le dispositif de rémunération à la performance relooké par la convention 2016 a en effet posé quelques soucis aux praticiens, notamment au moment de remplir les nouveaux items.

Les médecins avaient jusqu'au 5 février pour valider la totalité des 29 indicateurs en ligne et jusqu'au 15 pour envoyer leurs justificatifs à la caisse. « Il y a eu beaucoup de changements et d'indicateurs à remplir, analyse le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Les généralistes ont eu des difficultés, notamment avec leurs logiciels et la compatibilité avec le DMP. »

La nouvelle Rosp du médecin traitant de l'enfant, qui sera aussi versée pour la première fois en 2018, a également posé problème. « Nous avons fait une lettre à Nicolas Revel courant janvier pour lui demander un délai supplémentaire, rappelle le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz. Beaucoup d'adhérents ont mis plus de temps à remplir leurs nouveaux indicateurs, notamment les généralistes et les pédiatres. »

Logiciels DMP et Rosp enfant

La CSMF a obtenu un délai d'une semaine supplémentaire et l'Assurance maladie a repoussé la date butoir du 31 janvier au 5 février. Pas question cependant de demander un délai plus long, pour éviter que le paiement de la Rosp soit lui aussi décalé. « Nous en avons déjà fait l'expérience dans le passé en demandant un mois de délai », rappelle le Dr Ortiz.

De nombreux Délégués de l'Assurance maladie (DAM) se sont rendus dans les cabinets pour accompagner les médecins confrontés à ces indicateurs nouveaux. Le mois passé, un généraliste parisien rapportait au Généraliste que l'un d'entre eux l'avait incité à grossir ses chiffres. Opposé au principe de la Rosp, le Syndicat de la médecine générale a ironisé sur les DAM « dépêchés dans les cabinets pour aider les pauvres médecins à remplir les satanées cases sur leur espace pro ameli.fr » estimant que les indicateurs déclaratifs étaient « remplis "à la louche" avec la bénédiction de tous ».

Les résultats de la Rosp au titre de 2017 rendus courant avril par l'Assurance maladie, comparés à ceux de l'an passé, permettront d'évaluer son succès. 

Clause de sauvegarde la première année

L'an dernier, les médecins généralistes ont touché un bonus de 6 983 euros en moyenne. Le Dr Battistoni craint cependant une « diminution significative » de la prochaine enveloppe, du fait des difficultés rencontrées. La clause de sauvegarde de la Rosp la première année de la convention garantit cependant un certain montant.

« Si le montant global de la rémunération versée au titre de la ROSP 2017 est inférieur de plus de 10 % au montant versé au titre de l’année 2016, le différentiel donne lieu à un versement complémentaire aux médecins sous forme de majoration de leur rémunération versée au titre des objectifs de santé publique de 2017 », précise l'Assurance maladie sur son site. Les médecins sont donc assurés quoi qu'il arrive de toucher au moins 90 % de leur prime pour 2017.


Source : lequotidiendumedecin.fr