Que pensent vos représentants de l’an I de la présidence Hollande ? À les entendre, le bilan est assez mitigé. Si Claude Leicher de MG France et Michel Chassang de la CSMF trouvent tout de même quelque chose de positif à dire, Jean-Paul Hamon de la FMF et Roger Rua du SML voient tout noir. « Depuis un an, les médecins libéraux sont stigmatisés ! Pilule, Mediator, engorgement des urgences… On les accuse de tout ! », s’étrangle ce dernier. Objet de la plupart de ses ressentiments, l’avenant n° 8 sur les dépassements d’honoraires, paraphé par son prédécesseur : « Un piège pour les uns, un miroir aux alouettes, pour les autres ». Quant aux nouveaux forfaits, il aurait bien préféré que la consultation soit revalorisée.
Nostalgique, Jean-Paul Hamon se remémore pour sa part l’âge d’or du médecin référent : « Les revalorisations dont bénéficieront les généralistes à partir de cet été ne pourront jamais atteindre ce dispositif ! Alors qu’on réclamait un Plan Marshall pour la médecine générale on a juste obtenu un saupoudrage » se plaint-il. Se disant « extrêmement déçu », le généraliste de Clamart (Hauts-de-Seine)pointe « l’incohérence » de l’action gouvernementale, notamment sur le chantier des urgences et celui des déserts médicaux dont les décideurs n’auraient pas, selon lui, « pris la mesure ».
« Passer des discours aux actes »
De son côté, Claude Leicher appelle le gouvernement à « passer des discours aux actes ». Même s’il se félicite de la réintroduction du forfait médecin traitant, le président de MG France estime que « ça doit être un début ». « Il faut donner aux généralistes les moyens de s’organiser, d’avoir un secrétariat médical. » Pour lui, des « mesures ponctuelles » comme les praticiens territoriaux de médecine générale ne sont pas suffisantes. « Si les médecins pouvaient ne se consacrer qu’aux soins, il n’y aurait aucun problème de démographie médicale », assure-t-il.
Enfin, Michel Chassang évoque « un goût d’inachevé » et « un sentiment de flou ». « On perçoit mal les objectifs santé du gouvernement », dit-il. Tout en saluant « la simplification du calendrier vaccinal » et « le respect de la Convention », le chef de file de la Conf’ insiste lui aussi pour que « le gouvernement se décide à investir sur les soins de ville et à deshospitaliser »
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