« Avec les CPTS, il y a un vrai problème, on ne sait pas de quoi on parle », clame le patron de l'Ordre

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Publié le 05/07/2019
Patrick Bouet

Patrick Bouet
Crédit photo : GARO/PHANIE

Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), telles qu'elles sont aujourd'hui conçues, ne rencontrent pas l'adhésion des médecins (voir notre débat en cours). Elles ne sont pas non plus perçues pour l'instant par l'Ordre national des médecins comme une grande avancée. Tout juste réélu pour un 3e mandat de trois ans à la présidence du Cnom, le Dr Patrick Bouet a porté mercredi un regard très critique sur ces nouvelles organisations territoriales.

« Avec les CPTS, il y a un vrai problème, on ne sait pas de quoi on parle. Les CPTS sont de véritables foires d'empoigne dans certaines régions, elles sont l'objet de compétition dans d'autres, et manquent de concertation, il faut une clarification », a-t-il déclaré.

Si la loi pose un certain nombre de principes structurants – la CPTS est composée de professionnels de santé regroupés en équipe de soins primaires concourant à la réalisation des objectifs du projet régional de santé –, tout le monde ne met pas la même chose derrière le mot CPTS, estime le Dr Bouet.

Selon le patron de l'Ordre, ces communautés doivent, pour être opérationnelles, répondre à un plan territorial de santé avec des objectifs locaux. Ainsi, les professionnels de santé pourraient réellement s'impliquer dans leur bassin de proximité.

Attention à ne pas reproduire certaines erreurs !

Le Dr Patrick Bouet n'est donc pas impressionné outre mesure par l'« effervescence de CPTS », observant leur grande diversité : « ça part dans tous les sens ». Il y a quelques jours, l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins d'Ile-de-France avait déjà alerté sur la création de « CPTS opportunistes »

Le Dr Bouet estime qu'une reconfiguration des communautés professionnelles s'impose plutôt que de vouloir à tout prix répondre à « l'objectif politique » affiché de 1 000 CPTS d'ici à 2022. « On peut créer 1 000 CPTS mais il faut qu'elles aient un sens et soient effectives ! Ne reproduisons pas les erreurs passées avec les maisons médicales de garde et les maisons de santé », met en garde le président de l'Ordre.


Source : lequotidiendumedecin.fr