Depuis 2012, 205 000 personnes vivant en France ont rejoint la cohorte Constances qui a pour objectif de suivre la santé des volontaires sur le long terme afin de mieux comprendre l’influence de facteurs tels que l'alimentation, l'environnement, les conditions de travail, etc. Il s’agit du plus important projet de recherche d’épidémiologie et de santé publique en France. Ce travail est le fruit d’un partenariat entre l’Inserm, la Caisse nationale d’assurance maladie, la Caisse nationale d'assurance vieillesse les universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris Descartes.
Un lien entre les benzos et le stress au travail
Concernant la consommation de benzodiazépines (BZD), les données issues de l’observation de 4 686 hommes et de 4 849 femmes inclus en 2015 dans la cohorte révèlent 2,8 % des hommes et 3,8 % des femmes sont concernées par l’usage chronique de BZD. À partir de 50 ans, ces prévalences atteignent respectivement 9,3 % et 12,2 %. Les femmes ont un risque de consommation sur le long terme plus important que celui des hommes (OR = 1,34). L’âge, un bas niveau d’éducation, de faibles revenus, la solitude, la dépression et le chômage sont à haut risque de consommation.
Dans une autre étude, les chercheurs ont étudié les associations entre le stress au travail et le risque d’usage chronique de BZD. Sur plus de 30 000 actifs de la cohorte observés entre 2012 et 2014, et n’ayant pas d’antécédent récent d’usage chronique de ces médicaments, les chercheurs ont trouvé que le stress au travail était associé à un risque accru d’usage régulier de BZD. Et ce risque augmente avec l’intensité du stress au travail. Il serait au moins multiplié par 2 chez les sujets les plus stressés.
Vapoter pour moins fumer
Sur les 5 400 fumeurs et 2025 ex-fumeurs inclus dans la cohorte entre 2012 et 2016, 15 % des fumeurs et environ 9 % des ex-fumeurs déclaraient vapoter au moment où ils étaient interrogés. Parmi eux, 40 % des sujets se sont arrêtés de fumer au cours du suivi de 2 ans, contre 25 % des fumeurs qui n’utilisaient pas la cigarette électronique. Cependant, les ex-fumeurs vapoteurs avaient un risque plus important de refumer que les non-vapoteurs (31 vs. 16 %). La cigarette électronique permettrait donc d’arrêter de fumer, mais ce sevrage semble peu durable.
La NASH mieux cernée
La NASH, est une maladie hépatique émergente associée à l’épidémie d’obésité et de diabète dans le monde, et susceptible d’évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie. Les chercheurs ont déterminé à l’aide de marqueurs indirects que la prévalence de cette stéatose métabolique était de 18,2 % dans la population adulte française, soit un Français sur cinq. 2,6 % auraient une hépatopathie avancée. La NASH serait deux fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme. L’âge serait un facteur de risque. Il existerait aussi une relation inverse avec le niveau socio-économique, ainsi qu’un gradient Nord Sud. Sans surprise, l’obésité et le diabète sont les deux facteurs de risque majeurs.
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