Exonération des retraités, médecin adjoint, revalo des MSU... les pistes du député Vigier contre les déserts

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Publié le 02/10/2018
Philippe Vigier

Philippe Vigier
Crédit photo : DR

Le député UDI Philippe Vigier ne désarme pas sur la santé. Depuis plusieurs années, le député centriste d’Eure-et-Loir, un des départements les plus touchés par les problèmes de démographie médicale, multiplie les amendements et propositions de loi sur les sujets de santé pour demander notamment la mise en place du conventionnement sélectif des médecins.

Il a récemment participé à une commission d’enquête sur l’accès aux soins qui a abouti à 27 propositions en juillet, dont 3 personnelles non soutenues par ses collègues. Suppression des ARS, 35 euros la consultation en zone sous-dense, conventionnement sélectif faisaient partie des mesures chocs. À la suite de l’annonce du plan « Ma santé en 2022 » et du PLFSS 2019, Philippe Vigier compte bien remettre sur la table certaines de ses propositions pour amender un projet qu’il trouve très insuffisant. « Dans ce plan il manque une vision à court, moyen et long terme », explique-t-il. Par exemple s’il salue la suppression du numerus clausus, il défendait une régionalisation de la formation avec une augmentation du nombre de places selon les besoins de chaque territoire. « Les doyens m’ont dit qu’il était tout à fait possible dès maintenant de passer de 8 000 à 11 000 étudiants formés », affirme-t-il. Il se félicite aussi de la généralisation des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qu’il considère comme « un très bon outil », mais pour lesquelles il réclame « un vrai financement ». En revanche il est très sévère sur la création du statut d’assistant médical qu’il juge « inutile ». Selon lui, la vraie question est celle de la « délégation des tâches » qui a été « quasiment oubliée » du nouveau plan santé.

15 amendements prévus

Favorable à une action forte à court terme, le député veut notamment reformuler plusieurs propositions présentes dans le rapport de la commission d’enquête : cumul emploi-retraite avec exonération complète de charges, la validation des connaissances par la procédure d'autorisation d'exercice des 12 000 médecins étrangers qui travaillent sur le sol français, création du médecin adjoint pour les non-thésés pour leur permettre d’exercer en remplacement ou en même temps que le médecin installé et de facturer leurs honoraires avec un statut de travailleur non salarié, revalorisation des bourses (CESP) pour les étudiants qui viennent s’installer dans les déserts, augmentation de la rémunération des maîtres de stage des universités (MSU) et simplification des agréments pour permettre à deux étudiants sur trois de faire ses stages hors les murs de l'hôpital. Toutes ces idées devraient figurer dans les 15 amendements que Philippe Vigier a prévu de déposer lors de l’examen du PLFSS 2 019 à partir de la fin du mois d’octobre.


Source : lequotidiendumedecin.fr