Des IJ en attente

Les indemnités journalières sont-elles passées d’un délai à l’autre ? Depuis bientôt un an, les professionnels de santé libéraux ont vu le délai de carence pour percevoir des indemnités journalières (IJ) passé de 90 à 3 jours. Pourtant, cette avancée notable se heurte à des difficultés pour leur versement, entraînant des délais d’un nouveau type. C’est ce qui ressort d’une enquête menée en mai par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), dont les résultats ont été publiés début juin.

40,5 % des 1 171 répondants ayant fait l’objet d’une cessation d’activité de plus de trois jours depuis le 1er juillet ont rencontré un délai de plus de 60 jours de leur Cpam pour le traitement de leur dossier. Et l’UNPS précise : « Dans près de 30 % des cas, les indemnités ont été versées en plus de deux mois ». Enfin, près de 35 % de ceux ayant perçu des indemnités « ne les ont obtenues qu’après une réclamation, processus chronophage nécessitant de nombreux appels téléphoniques et, dans certains cas, des rendez-vous à la Caisse », souligne l’UNPS. À noter qu’un total de 1 291 professionnels de santé ont répondu au questionnaire de l’UNPS, avec parmi eux 23 médecins. Difficile pourtant de savoir si les médecins sont moins concernés…

Interrogée par Le Généraliste, l’Assurance maladie admet faire « face à des délais de liquidation importants ». Quand l’UNPS parle de dysfonctionnements, l’Assurance maladie rappelle le contexte : « 800 000 demandes d’arrêts de travail sont enregistrées par semaine, il s’agit du double du flux habituel (France entière et tous assurés confondus). Un répit a été observé en avril et mai mais cela repart à la hausse ». Face à ces délais, l’organisme indique par ailleurs : « Pour y remédier, nous avons aidé et continuons d’aider les Cpam, qui ont obtenu des moyens supplémentaires en interne ». Enfin, les professionnels de santé libéraux pourraient bénéficier d’un dispositif spécifique. Il faudra néanmoins attendre début 2023 pour un transfert sur « un logiciel plus performant », permettant de « réduire le délai moyen de versement des IJ à 18 jours ». D’ici là, il faudra donc prendre son mal en patience.