L'association des étudiants en médecine de Caen a publié jeudi un communiqué dans lequel elle condamne « avec la plus grande fermeté toute forme de violence, qu'elle soit physique, morale ou sexuelle ». Cette prise de position intervient après l'ouverture d'une enquête de police liée à des soupçons de bizutage dans cette faculté l'an dernier.
« Médiatiquement mise en cause dans le cadre d’événements festifs qu'elle a été amenée à organiser », la corpo de médecine de Caen estime qu'un « débat autour de l'intégration des étudiants est légitime » tout en précisant qu'elle n'entendait pas « polémiquer par voie de presse sur d'éventuelles contrevérités ».
Le 24 octobre, le parquet de Caen avait annoncé l'ouverture d'une enquête de police après que deux syndicats eurent signalé à la justice des faits de bizutage selon eux à la faculté de médecine en 2016. Des étudiants sont notamment soupçonnés d'en avoir incité d'autres à des humiliations à caractère sexuel.
Des syndicats dénoncent des pratiques humiliantes
L'université de Caen Normandie a demandé « à l'ensemble des étudiants d'annuler tous les événements d'intégration ou de bienvenue prévus » les jours suivants et notamment le week-end d'intégration prévu pour les étudiants en médecine les 27 et 28 octobre.
La corpo de Caen promet « d'apporter son concours à la justice pour la manifestation de la vérité dans le respect nécessaire du secret de l'enquête ».
Dans un courrier au président de l'université daté du 20 septembre, SUD Éducation Calvados et Syndicat de Luttes Caen avaient dénoncé des pratiques de bizutage illégales « basées sur l'humiliation », et « souvent à caractère sexiste et homophobe », selon eux.
Selon les syndicats, les étudiants ont été « incités à des actes illégaux, allant de l’exhibitionnisme à faire des attouchements sexuels à des inconnu.e.s, ou encore tourner un film pornographique ».
Le bizutage constitue un délit passible de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.
Avec AFP
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