Pollution : début du procès du pneumologue Michel Aubier

Publié le 14/06/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Le pneumologue Michel Aubier s'est dit "serein" mercredi peu avant l'ouverture du procès. L'ancien chef de service à l'hôpital Bichat à Paris, âgé de 69 ans, a déclaré n'avoir "absolument pas" le sentiment d'avoir menti lorsqu'il a été entendu le 16 avril 2015 par une commission sénatoriale qui le recevait pour évoquer le "coût économique et financier de la pollution de l'air". Ce jour-là le médecin, après avoir juré en levant la main droite de dire "toute la vérité, rien que la vérité", avait assuré n'avoir aucun lien avec des "acteurs économiques". Lors de son audition, il avait ensuite  déclaré que "le nombre de cancers dans les pathologies respiratoires (...) liées à la pollution est extrêmement faible". Il est apparu par la suite qu'il touchait de 50.000 à 60.000 euros par an du groupe pétrolier Total depuis la fin des années 1990.

Cela lui vaut d'être jugé pour "témoignage mensonger", comme s'il avait menti devant un tribunal ou un officier de police judiciaire. Ce délit est passible de jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. La stratégie de son avocat est de jouer la montre. Pour Me François Saint Pierre, une commission sénatoriale ne peut être assimilée à une enceinte de justice : il a donc posé au tribunal une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Si le tribunal le suit, le procès sera renvoyé le temps que soit levée cette incertitude juridique.

Face au pneumologue : des associations écologistes, le Sénat, mais aussi l'AP-HP. Michel Aubier était en effet intervenu au Sénat en remplacement du patron de l'AP-HP, Martin Hirsch. Alors que selon Le Monde, les sommes versées par Total au prévenu dépassent largement celles qu'il a reconnues, Martin Hirsch a souhaité que l'AP-HP intervienne au procès pour "avoir accès au dossier." "C'est un lamentable cas d'école" en matière de conflits d'intérêt", a-t-il dit à l'AFP.


Source : lequotidiendumedecin.fr