C'est une première en France pour un praticien hospitalier embarqué dans une affaire très médiatisée. Le psychiatre de l'Isère, poursuivi pour homicide involontaire après le meurtre commis par un de ses patients atteint de schizophrénie il y a 11 ans, a été condamné mercredi à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Grenoble.
L'établissement psychiatrique où travaillait le médecin à Saint-Egrève, également poursuivi, a lui été relaxé. L'avocat du Dr Lekhraj Gujadhur va faire appel de cette condamnation, conforme aux réquisitions du parquet, qui avait également réclamé une amende de 100 000 euros à l'encontre de l'hôpital lors de l'audience le 8 novembre dernier.
L'affaire est tristement célèbre : le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, 56 ans, atteint de psychose délirante chronique depuis près de quarante ans et déjà auteur d'agressions à l'arme blanche, s'était échappé de l'établissement sans difficulté. Il avait alors pris le car pour le centre de Grenoble et avait tué au couteau le premier venu dans la rue, Luc Meunier, 26 ans, qui finissait un doctorat en génie mécanique.
En 2012, une psychiatre de l'hôpital Edouard-Toulouse de Marseille avait déjà été condamnée à de la prison avec sursis dans une affaire similaire, avant d'être relaxée en appel pour cause de prescription des faits.
En équipe
Dans les Hauts-de-Seine, l’hôpital Foch innove contre l’errance diagnostique
Nouvelle convention médicale : les 15 mesures clés que propose la Cnam
Convention : « Cette affaire est mal partie », alerte le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S
De Dijon à Nevers par les airs, opération reconduite pour les « flying doctors » bourguignons