Subutex : à Sarreguemines, le procès d'un généraliste de Hombourg-Haut

Publié le 30/11/2015
Hombourg-Haut

Hombourg-Haut
Crédit photo : Wikimedia Commons

L'affaire avait ému tout le canton lorsqu'elle avait éclaté à l'automne 2013. Le procès d'un médecin de Hombourg-Haut (Moselle), ancien maire de la ville, soupçonné d'avoir délivré de manière trop complaisante des milliers d'ordonnances de Subutex, s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Sarreguemines.

"On veut que je serve d'exemple et que les autres médecins aient peur et ne prescrivent plus de Subutex", a estimé le Dr Jacques Furlan à la barre, assurant n'avoir "jamais eu (...) une intention de frauder la Sécurité sociale". Ce médecin généraliste joue son avenir professionnel: il est en effet sous le coup d'une interdiction d'exercer depuis sa mise en examen en octobre 2013, en dépit de ses demandes de reprise d'exercice.

Le médecin généraliste est accusé d'avoir prescrit de fin mars 2011 à avril 2013 près de 25.000 ordonnances de Subutex à quelque 285 patients, la plupart du temps lors de consultations expéditives, lui reproche-t-on. Le parquet de Sarreguemines a estimé qu'il avait ainsi contribué indirectement à l'important trafic de Subutex dans la région: chez l'un des deux autres hommes prévenus dans cette affaire, soupçonnés d'avoir revendu les médicaments prescrits, les forces de l'ordre ont en effet découvert plus de 600 comprimés. "En distribuant du Subutex à des patients qui n'en ont pas besoin, on alimente un réseau", a fait valoir le représentant du ministère public.

"Si le patient, pour une raison ou pour une autre, diminue sa consommation de Subutex, je ne suis pas responsable. Je ne peux pas mener moi-même une enquête", a rétorqué le médecin. A son côté comparaît un pharmacien, soupçonné d'avoir profité des pratiques du docteur Furlan. Une enquête de l'Agence régionale de santé dans l'officine du pharmacien avait fini par relever des "dysfonctionnements", comme par exemple des incohérences dans les dates de délivrance de médicaments par rapport à celles des ordonnances.


Source : lequotidiendumedecin.fr