Les internes de l'Isni appellent à la grève illimitée à partir du 10 décembre

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Publié le 18/11/2019
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les internes en médecine sont appelés à une grève illimitée à partir du 10 décembre pour dénoncer la « dégradation des soins » et réclamer une amélioration de leur statut, a annoncé lundi l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), deux jours avant la présentation d'un plan d'urgence pour l'hôpital par le Premier ministre Édouard Philippe. 

Une journée de grève est également prévue le 30 novembre pour leur permettre de rejoindre la manifestation nationale annoncée par le collectif Inter-Hôpitaux, déjà à l'origine d'une vaste mobilisation jeudi, précise le syndicat dans un communiqué.

Remontés contre le budget de la sécurité sociale pour 2020, qui « correspond à une nouvelle restriction budgétaire de l'assurance maladie » et fait « supporter les mesures gilets jaunes par le déficit de la Sécu », les internes « demandent des mesures d'urgence », écrit l'Isni au lendemain d'une assemblée générale extraordinaire. 

Parmi les demandes, un Ondam à 4,4 % et une reprise de la dette des hôpitaux

Rappelant son « soutien aux revendications légitimes (...) portées notamment par le collectif Inter-Urgences », à l'origine d'une grève inédite de huit mois aux urgences, l'Isni réclame ainsi un objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam, qui sert à limiter leur augmentation naturelle) en hausse de 4,4 % (contre 2,3 % prévus), et une « reprise de la dette des hôpitaux par l'État »

Il exige aussi des mesures propres au « statut de praticien en formation » des internes, parmi lesquelles un « décompte horaire » et non en demi-journées du temps de travail, « un paiement des heures supplémentaires », « une revalorisation des indemnités de garde » ou encore un « investissement de fonds publics » dans la formation.

Indispensables au fonctionnement des hôpitaux, les internes travaillent « en moyenne 55 heures par semaine », loin des 48 heures réglementaires, rappelle le président de l'Isni, Justin Breysse. Il prédit un impact du mouvement « particulièrement important sur la permanence des soins », les internes grévistes ne pouvant être assignés qu'après l'ensemble des médecins séniors. Mais « si nos revendications sont entendues, on pourra retirer l'appel à la grève », a assuré le président à l'AFP.

Plusieurs milliers de médecins et soignants ont manifesté jeudi dernier partout en France pour « sauver l'hôpital public », lors d'une grève suivie par un quart des médecins hospitaliers et plus d'un paramédical sur dix. Le président Emmanuel Macron a promis en réponse qu'un plan « conséquent » et des « décisions fortes » seraient présentés ce mercredi par le Premier ministre Édouard Philippe.

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr