Maladies dans l'industrie : les généralistes ont un rôle dans le diagnostic et la prévention, estiment des députés

Publié le 26/07/2018
Chaine prod

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Dans l'industrie, les maladies professionnelles sont sous-évaluées et sous-déclarées. C'est le constat des députés d'une commission d'enquête parlementaire, auteurs d'un rapport publié mercredi qui liste 43 propositions en vue d'« éliminer » les risques encourus par les salariés du secteur industriel.

Ce rapport pointe du doigt un système « basé sur la réparation et non sur la prévention », a regretté lors d'une conférence de presse le député LREM Julien Borowczyk, président de la commission, lui-même médecin généraliste, déjà connu pour ses positions sur le burn-out. 

Il faut « mieux identifier les maladies », améliorer « le suivi des travailleurs après leur exposition professionnelle » à des risques, a prôné le député. 

Le rapporteur Pierre Dharréville a relevé « une sous-évaluation et de sous-déclaration des maladies professionnelles ». « Cruciale », la santé au travail est « trop souvent laissée dans l'ombre », a déploré le député communiste.

La commission prône « une meilleure connaissance des pathologies, qui permettra d'établir plus sûrement leurs causes et de cerner leur origine professionnelle ». À cette fin, elle souhaite la création d'un « service public commun de mesure et de toxicologie auprès des DREAL » (directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement) et d' « une école nationale de santé au travail », notamment pour financer la recherche et « faciliter la diffusion des connaissances ».

Elle veut aussi « doubler » les effectifs des médecins du travail « à un horizon de 10 ans ».

Des campagnes de sensibilisation auprès des généralistes

Autre objectif : « améliorer la reconnaissance des maladies professionnelles », notamment avec « un dossier médical de santé au travail qui s'appuierait sur le dossier médical partagé ». Cela permettrait au médecin généraliste de connaître « les expositions aux risques subies » et donc de formuler « un diagnostic plus acéré », selon M. Dharréville. Les généralistes auront leur rôle à jouer sur la prévention et le diagnostic. 

Il faut également « réactiver l'obligation de déclaration d'une maladie professionnelle ou d'une suspicion, inscrite dans la loi mais très inusitée », a-t-il ajouté.

Les députés proposent par ailleurs d’organiser régulièrement des campagnes de sensibilisation aux maladies professionnelles à destination des médecins généralistes et spécialistes.

En « cas de sous-traitance ou d'intérim », le donneur d'ordres doit être tenu « responsable de l'environnement de travail » car « souvent, les risques les plus importants sont sous-traités », a souligné M. Borowczyk.

Alors que les CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) vont disparaître, les députés proposent d'installer des commissions santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) dans les entreprises industrielles d'au moins 50 salariés « à risque statistique élevé d'accidents du travail et de maladies professionnelles ».

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr