Nouveau chef de file pour les maisons de santé, à la veille de la renégociation des modes de rémunération

Publié le 14/12/2016
Gendry

Gendry

C’est à la fois un vrai bouleversement et un changement dans la continuité pour les maisons de santé. Pierre de Haas, fondateur il y a 8 ans de la Fédération française des pôles et maisons de santé (FFMPS) quitte ses fonctions, ce qui tient du mini séisme pour une jeune fédération en pleine croissance, avec un nombre de structures adhérentes qui atteint presque le millier en cette fin 2016, contre quelques centaines au moment de sa création. Le généraliste de Point d’Ain a passé le relais jeudi dernier au Mayennais Pascal Gendry, cheville ouvrière de la MSP de Renazé dans le sud de ce département et bien connu du secteur pour avoir été, jusque l’an passé président de l’Association des généralistes des hôpitaux locaux (AGHL) et pour être encore président de l’APMSL, Association des pôles et maisons de santé des Pays-de-Loire (APMSL).

Vu sous un angle géographique, son élection peut d’ailleurs paraître assez logique : avec la Bretagne et la Franche-Comté, les Pays-de-Loire figurent en effet parmi les régions les plus dynamiques pour l’essor des pôles de santé et maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Le nouvel élu affirme que cette « succession en douceur » l’amènera à « garder un cap identique » pour la FFMPS. Mais en même temps, il avance une priorité nouvelle : « Alors que, jusque-là la FFMPS menait surtout une action de lobbying pour faire reconnaître le concept, on veut qu’elle soit plus à l’écoute des régions et qu’elle soit davantage un espace d’échanges entre fédérations régionales. »

Question de sens et question de sous

L’agenda du nouveau bureau de la fédération devrait par ailleurs être chargé. Pascal Gendry était mercredi à la première réunion de la nouvelle Fédération des soins primaires qui réunit, autour de MG France, des Généralistes CSMF et d’autres syndicats de paramédicaux, la FFMPS et la fédération des centres de santé. D’autres déplacements devraient suivre pour le nouveau président. En janvier, va s’ouvrir la renégociation du dispositif issu du règlement arbitral de 2015, qui régit les nouveaux modes de rémunération. Un dossier à suivre de près pour la FFMPS, et d’autant plus attentivement sans doute que ce n’est pas elle qui négocie, mais les syndicats : « ce sont les limites du système, même si cela ne nous empêche pas de donner notre avis et d’être écouté », observe, philosophe, Pascal Gendry.

« Ce dispositif a vocation à évoluer. Il faut majorer l’enveloppe, simplifier le mécanisme, le rendre plus proche des réalités du terrain », souligne le généraliste, qui rapporte que seule la moitié des quelque 930 MSP perçoivent ce mode de rémunération, les autres s’en passant, soit par choix, soit parce qu’elles n’atteignent pas les critères requis. « Beaucoup d’équipes sont encore réticentes à s’engager. D’autant que la labellisation des systèmes d’information (un des critères d’obtention des NMR, Ndlr) n’est pas totalement aboutie, » explique le Dr Gendry.

Le récent président la FFMPS arrive enfin dans une période préélectorale, dans laquelle les MSP sont mises en avant comme jamais par la plupart des plateformes des candidats. Raison de plus pour que la FFMPS redouble ses efforts de pédagogie. Même si son nouveau chef de file garde la tête froide : « les MSP ne sont peut-être pas l’alpha et l’omega des soins primaires, mais c’est vrai qu’elles peuvent contribuer à une nouvelle organisation. » Prochain rendez-vous pour ce secteur en plein boum : les 6e Journées nationales de la FFMPS qui se tiendront les 17 et 18 mars à Lyon, où sont attendus près d'un miliier de participants.


Source : lequotidiendumedecin.fr