Obligation de PDS, limitation de la liberté d'installation : la FHF réclame plus de contraintes pour les médecins libéraux

Publié le 03/02/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

« De quoi je me mêle ? » Les propositions de la Fédération Hospitalière de France concernant les médecins libéraux ne sont pas du tout du goût de la CSMF. Dans sa "plateforme" présentée vendredi à l'occasion de la campagne présidentielle, la FHF demande de nouveau des mesures pour réguler davantage la médecine libérale. Elle suggère notamment d'empêcher les médecins libéraux pratiquant des dépassements d'honoraires de s'installer dans les zones sur-denses et de ne réserver l'automaticité de conventionnement qu'aux praticiens s'installant en secteur 1. Au nom de "la convergence des contraintes entre tous les acteurs de la santé", elle propose aussi de rendre obligatoire la participation des médecins libéraux à la permanence des soins. En outre, pour enrayer la pénurie de praticiens dans les hôpitaux publics et le recours onéreux à l'intérim, il faudrait aussi, selon elle, plafonner les rémunérations dans le privé ou encore créer "un opérateur d'intérim parapublic à honoraires maîtrisés".

Autant de suggestions -qui interviennent après de récentes initiatives de consultations externalisées- et font bondir le syndicat de Jean-Paul Ortiz : "Alors que le chantier hospitalier est immense, il est surprenant que les propositions de la FHF s’intéressent aussi à la médecine de ville", s'agace le syndicat, qui tacle la proposition de limiter la liberté d’installation des médecins libéraux, qui "semble oublier qu’il est difficile de recruter des praticiens, surtout dans les zones géographiques où la densité médicale libérale est inférieure à la moyenne nationale,". Et le syndicat de libéraux de suggérer à la FHF de balayer devant sa propre porte : "Dénoncer les compléments d’honoraires des médecins libéraux exerçant dans les zones surdenses est d’autant plus étonnant que les compléments d’honoraires les plus élevés sont ceux des praticiens qui exercent à l’hôpital tout en ayant une activité privée… en particulier dans les zones surdenses," épingle la Conf'.

Ce n'est pas la seule proposition formulée par la Fédération porte-voix des établissements publics. "L'hôpital est sans doute proche d'une situation de burn out", martèle le président de la FHF, Frédéric Valletoux.

Pour donner plus de souplesse aux hôpitaux, désorganisés, selon la FHF, par la réforme des 35 heures, elle préconise "d'introduire au niveau législatif un dispositif d'autonomie avancée". Dans ce cadre, les personnels pourraient choisir un nouveau mode d'exercice "combinant augmentation de la durée de travail et renforcement de l'attractivité des rémunérations", afin notamment d'exercer dans plusieurs établissements de leur groupement hospitalier de territoire (GHT). Pour lutter contre l'absentéisme (de 8 % en moyenne), elle demande de nouveau le rétablissement du jour de carence, qui rapporterait "90 millions d'euros".

Enfin, la FHF prône une refondation du modèle hospitalo-universitaire adapté aux nouvelles régions, l'instauration d'un "cinquième risque" de la sécurité sociale pour l'autonomie des personnes âgées et dépendantes ou encore un financement tenant mieux compte de la précarité des patients accueillis dans le public.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr