Suite au massacre de « Charlie Hebdo », je m’y suis abonnée dès le lendemain, par solidarité envers les familles et pour la libre expression. Sinon, je suis « Canard enchaîné ». Cela m’a donc donné l’occasion de vous lire, les petits articles je peux, au contraire des nombreux livres que vous avez écrits car je n’en ai pas le temps.
Vous êtes pour la Loi santé, c’est normal : pas question de déplaire aux puissants que vous aimez tant côtoyer. Vous détestez et méprisez les généralistes sans que je sache pourquoi… J’en suis une, en campagne depuis 1988, sans compter les remplacements.
Le 1er avril dernier, vous avez donc écrit un article « Jamais sans ma pelleteuse qui m’a sidérée. Vous êtes un homme de gauche, « porte-parole des citoyens de ce pays ». Mais le début de l’article transpire le mépris évident dans lequel vous tenez les bricoleurs, ceux du dimanche en particulier (je pense savoir reconnaître l’humour du mépris). La description que vous en faites est saisissante et prouve aussi que vous avez le temps, en bon ethnologue, d’aller les étudier de près dans les magasins de bricolage. Pourtant, ce sont des citoyens de base, ceux-là même dont vous êtes l’ardent défenseur, des gens simples à faibles ou moyens revenus et bien obligés de se débrouiller pour au moins croire améliorer leur quotidien, leur « petit 30 m2 ». Seul point rassurant dans tout ceci, vous ne vous contentez pas de mépriser les généralistes.
En ce qui concerne ma profession, qui n’est pas la vôtre, j’ai une question à vous poser : avez-vous déjà exercé en libéral, en remplacement, en ville ou, pire encore, à la campagne ? Que savez-vous vraiment de nos conditions de travail, de notre vie, autrement que par les oui-dire ? Que savez-vous du manque de respect que vous attisez régulièrement par vos propos diffamatoires à notre égard que nous combattons chaque jour et que cette loi va, entre autres, aggraver ? Seul avantage, à la campagne, les gens nous connaissent et savent à quel point on peine et à quel point ils ont besoin de nous. Ils sont peut-être méprisables, mais ils ne sont pas idiots…
À côté de nos vies, c’est facile d’être urgentiste (en plus, le mot me fait rêver) et, c’est bien connu, pas si mal payé, dix jours par mois comme au Samu ? En tout cas, vous avez le temps d’écrire de nombreux livres et du vrai temps pour cela, celui pendant lequel on a l’esprit clair. Nous les misérables généralistes – et bricoleurs de surcroît, le peu de temps que l’on a, on est tellement effondrés de fatigue que l’on peut tout juste penser à espérer dormir un peu avant d’y retourner le lendemain.
Avant de critiquer et de mépriser, il faut savoir exactement de quoi on parle, il faut avoir vécu la situation au quotidien. Qu’attendez-vous pour venir nous remplacer ? Vous manquez de temps ? De courage ?
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