La téléconsultation semble gagner du terrain, selon les derniers chiffres présentés par MédecinDirect.
35 000 personnes sont inscrites au service lancé par la plateforme il y a tout juste un an et 1 600 téléconsultations sont réalisées mensuellement. « Chaque mois, cette activité augmente », a expliqué jeudi François Lescure, fondateur de MédecinDirect, lors de la présentation d'un point d'étape à Paris.
En s'engouffrant dans un modèle économique basé sur le BtoBtoC (Business to Business to Consumer), MédecinDirect a su tirer son épingle du jeu et se revendique leader de « la consultation médicale en ligne en France ».
Lancée en 2010, l'entreprise avait d'abord proposé un service de téléconseil médical avant d'obtenir les autorisations de l'ARS Ile-de-France et de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) à l'été 2016. « Ca y est, parler à son médecin est devenu un acte médical », se félicite François Lescure.
Un pool de 30 médecins* généralistes et spécialistes est joignable par mail 24h/24 ou par téléphone 7j/j (de 8h à 22h) pour diagnostiquer et si nécessaire rédiger une ordonnance. « Nos médecins suivent une formation car les outils sont différents. L'anamnèse est essentielle pour établir le diagnostic », assure le patron de l'entreprise. Les praticiens sont rétribués à l'heure et non à l'acte. En juillet dernier, le Dr Frédéric Dussauze, directeur des affaires médicales avait confié au « Quotidien », que les praticiens touchaient « 69 euros par heure travaillée ». Néanmoins, cette information n'a pas été reconfirmée par le fondateur.
35 mutuelles et assureurs partenaires
Lors de la présentation de ce premier bilan, le fondateur de la société a expliqué avoir vendu son service auprès de « 35 partenaires », principalement des mutuelles et assureurs mais également à une banque. Dernière arrivée, la mutuelle interprofessionnelle nationale, Eovi Mcd. Depuis le 1er septembre, le service de téléconsultation gratuit est intégré dans tous ses contrats santé. Quatre semaines après le lancement, il est « bien accueilli » par les adhérents, explique Sophie Chastain-Lopez, directrice client d'Eovi Mcd. 553 personnes ont créé un compte directement sur le site de MédecinDirect, 386 téléconsultations ont été réalisées et 12 % d'entre elles ont généré une ordonnance.
Toutes les consultations ne débouchent pas sur une prescription. « Les trois quarts sont des primo consultations, explique François Lescure. Dans 86 % des cas, les médecins résoudront le problème. »
La prescription strictement réglementée
Soumis à une réglementation stricte, les praticiens ne peuvent pas délivrer de prescriptions morphiniques, d'orthophonie, de semelles orthopédiques, de kinésithérapie et d'arrêt de travail. Les médicaments soumis à prescription restreinte, d’exception et à accord préalable sont également exclus.
Interrogé sur l'impact de cette activité sur les consultations classiques, François Lescure a précisé qu'il pouvait uniquement effectuer une enquête de satisfaction. « La CNIL m'interdit de rappeler le patient pour savoir s'il a consulté un médecin à l'issue de la téléconsultation. Je ne peux pas faire de statistiques », détaille-t-il.
*dont 8 généralistes, 2 psychiatres, 2 gynécologues, 2 dermatologues, 2 ophtalmologues, 2 médecins du sport, un gérontologue, un gastro-entérologue, un rhumatologue, un anesthésiste, un chirurgien thoracique et vasculaire, un chirurgien urologue, un cardiologue et une sexologue.
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