Certes, les patrons des syndicats de médecins libéraux ne semblent pas contents de voir Roselyne Bachelot ressortir de son chapeau le contrat-santé-solidarité qui avait pourtant été rayé d’un trait de plume par la commission des affaires sociales du Sénat. Mais les réactions oscillent entre colère, lassitude et doute.
Franche colère pour le Dr Michel Chassang par exemple. Pour le patron de la CSMF en effet, « alors que le président de la République joue l’apaisement dans le débat autour du projet de loi, voilà que sa ministre de la Santé se remet à souffler sur les braises. Roselyne Bachelot fait preuve d’un comportement autiste en voulant imposer ce contrat-santé-solidarité ». Michel Chassang reconnaît bien volontiers « quelques petites avancées positives obtenues par la commission du Sénat, mais il est à craindre qu’on revienne au texte initial avec toute une série de mesures vexatoires pour les médecins ».
Même tonalité au SML dont le président, le Dr Christian Jeambrun, met clairement le marché en mains : « Réexaminer le dispositif du contrat-santé-solidarité ne nous pose pas de problème, sauf si c’est pour l’adopter dans sa forme initiale ». Pour le SML, la déception semble d’autant plus grande qu’ « à la suite du passage devant la commission du Sénat, le texte avait connu des avancées importantes. Si ce contrat revient dans les mêmes termes que lors du vote de l’Assemblée, nous ne nous laisserons pas faire ». Et compte tenu de « l’ambiance » qui régnait, selon Christian Jeambrun, au Sénat lors du début de la discussion du projet de loi, le SML réclame la levée de la procédure d’urgence, qui permet au texte de ne pas repasser ensuite à l’Assemblée nationale : « Nous exigeons une deuxième lecture », assure le patron du SML.
MG France désabusé ?
De son côté, le Dr Martial Olivier-Koehret semble plutôt jouer sur le mode de la lassitude. Le président de MG-France ne voit en effet là « rien de nouveau, Roselyne Bachelot a toujours dit qu’elle défendrait ce projet de contrat. Elle ne fait que maintenir son point de vue ». Martial Olivier-Koehret fait ses comptes : « aucune revalorisation en vue du montant des astreintes de PDS, plus des menaces sur la démographie médicale. Roselyne Bachelot veut mieux répartir les médecins sur le territoire, mais il n’y aura bientôt plus rien à répartir ».
Côté doute enfin, ceux du Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF. « Ce que dit Madame Bachelot ne me réjouit pas du tout. Je croyais que grâce aux sénateurs, on ne reviendrait plus sur ce point qui provoquait une crispation absolue, et qui ne répondait pas à la problématique d’une répartition plus harmonieuse des médecins. Les sénateurs ont le même souci de la territorialité que la ministre de la Santé, et ils n’ont pourtant pas failli en supprimant ce dispositif. Il faut donc voir si les propos de Roselyne Bachelot constituent simplement un appel à la réflexion sur ces questions de répartition démographique, ou s’ils manifestent une volonté ministérielle d’installer coûte que coûte le contrat-santé-solidarité ».
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