Les sites des laboratoires : du médecin au patient

Publié le 01/10/2009
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« Les audiences croissantes des sites montrent que cela intéresse les médecins » souligne le DrVincent Varlet chez Wyeth, qui avec DocteurW. com anime depuis six ans un site aux services des médecins. Fort de cette constatation, chaque laboratoire, qui reste discret sur les statistiques de fréquentation, essaye de trouver son créneau pour répondre aux besoins des médecins. Docteur W offre de l’aide pour la consultation et la vie du cabinet médical. Le praticien y trouve aussi bien des scores à télécharger, des conseils pour l’organisation du cabinet, que certaines formations pratiques. Très en pointe sur les nouvelles technologies, DocteurW est disponible sur iPhone. Pfizer a innové avec blogfmc. fr pour ouvrir le débat sur la FMC et Pfizer-TV. fr, la webTV des experts de la santé.

Univadis (MSD) se présente comme «  un portail complet » avec un espace FMC apprécié (800 cours dans 24 spécialités) qui vient de s’enrichir d’un accès aux formations du BMJ (BMJ Learning, 350 cours interactifs), des informations juridiques, un espace informatique, le Vidal Pro, etc. Un contenu sans cesse renouvelé. 120 000 médecins sont inscrits sur le site. Les lettres quotidiennes (ou hebdomadaires) d’Univadis lui permettent de diffuser une revue de presse d’informations médicales et socioprofessionnelles. Le site est présent dans 38 pays qui ont en commun l’Atlas d’anatomie 3D et le manuel Merck (en différentes langues). Le service Docvadis propose aux praticiens d’ouvrir un site Web pour leurs patients, en suivant les recommandations de l’Ordre des médecins.

Lancé en pleine bulle Internet, Santea.com, le portail de sanofi-aventis a une double vocation grand public et professionnelle. Les services Pro sont très variés : actualité médicale et socioprofessionnelle hebdomadaire, FMC, actualités des congrès, gestion du cabinet, bases de données fondamentales dans les domaines d’expertise du groupe pharmaceutique.

Une approche par spécialité et vers le patient

D’une façon générale, les laboratoires installent sur leur site les domaines où ils ont une légitimité.

Menarini soutient la médecine du sport. Janssen-Cilag aide les personnes atteintes de troubles mentaux. Genèvrier fédère les praticiens passionnés de traumatologie du sport autour de traumatosport.com et des comptes rendus des « close meeting » organisés par le laboratoire avec des experts. Schering-Plough s’apprête à lancer macontraception.fr à destination du grand public «  On a essayé d’offrir aux internautes ce qui manquait, c’est-à-dire un annuaire des centres de planning familial et des centres d’IVG qui a réclamé un gros travail. » Daiichi-Sankyo, implanté en France depuis seulement cinq ans, va adapter d’ici peu le site yourheart.newstart né d’une enquête menée avec Eli Lilly auprès des personnes ayant eu un accident coronarien considère à 80 % que cet événement leur a fait prendre un nouveau départ. D’où des conseils très pratiques. Baxter a conçu monespacehemophilie.com à l’intention des patients pour les informer à tous les âges de la vie. De l’enfant au senior en passant par l’adolescent.

Certains n’hésitent pas à innover. Abbott qui collabore avec les sociétés savantes de gastroentérologie a ainsi développé une communication décalée à l’intention des jeunes avec l’association de patients Françoise Aupetit (AFA) «  On a utilisé leur code, leur humour, leur langage et… leur média », explique François Potter, directeur de la communication. But de l’opération briser les tabous sur le thème « La maladie de Crohn, ce n’est pas du cinéma ». Deux petits films inspirés de Roméo et Juliette et d’une série américaine ont été diffusés sur le site de vidéos YouTube et le buzz a fait le reste, renvoyant vers le site vousnetespasseul. fr qui a reçu en 18 mois, 200 000 visiteurs uniques. Beau succès pour une maladie qui touche 80 000 personnes et s’accompagne souvent d’un retard diagnostic parce qu’on n’ose pas parler au médecin de ses symptômes. Le diagnostic précoce, c’est aussi la clé de la prise en charge de la spondylarthrite ankylosante. lesantiTNF.fr s’adresse aussi bien aux patients qui ont besoin d’aide dans leur vie quotidienne qu’aux médecins auxquels il faut donner les outils du diagnostic.

Cette approche médecins/patients se retrouve sur le site Wyethbiotherapie.com avec des partenariats avec les associations. C’est l’écoute des besoins qui a permis de produire des vidéos d’exercices de gymnastiques pour conserver de la souplesse face à une spondylarthrite ankylosante.

Comme pour les TNF, c’est parfois le caractère innovant d’un traitement qui est à l’origine d’un site. Genévrier a lancé en 2008 sinoweb.fr pour les médecins et pour leurs patients atteints de gonarthrose traitée par le Sinovial. C’est leur médecin qui leur remet le code d’accès (qui n’est autre que le n°de lot). La visco induction (injection intra-articulaire) nécessite une bonne technique et des recommandations aux patients pour la phase postinterventionnelle. La « sinoline » permet au médecin de recevoir une réponse d’expert dans les 72 heures.

MSD-Chibret a ouvert sur un fond de ciel étoilé un espace de témoignages pour les migraineux en partenariat avec l’association Douleurs sans frontières (qui reçoit 10 euros du laboratoire à chaque témoignage). Les patients sont encouragés par leur médecin à lui renvoyer une carte postale (papier) pré-timbrée sur les effets du traitement. www.migraineenteteatete.com sera bientôt complété d’une rubrique conseils.

Cultiver le rapprochement médecin patient, GSK France s’y emploie sur un site unique, gsk.fr. Pour le grand public, c’est « la santé et vous » : podcasts et animations sur une trentaine de pathologies. Pour les médecins, c’est l’espace Pro qui va évoluer vers plus de services et des aides thérapeutiques. Le site a été primé deux fois, côté grand public et côté Pro. Comme le dit Fabrice Vezin, responsable Internet chez GSK France, «  Nous avons une vocation de créateur de lien entre le médecin et son patient ».

Marie-Françoise de Pange

Source : lequotidiendumedecin.fr