« Faisons parler de nous ». Sur une affiche colorée, l’UFML-Syndicat invite les médecins libéraux à une journée d’arrêt d’activité le 10 mars. « Cessons de nous excuser d’être médecins », peut-on lire sur cette affiche dont le mot d'ordre fait suite à un mouvement de grève « progressif » lancé en décembre dernier.
L'organisation du Dr Jérôme Marty avait d'abord appelé les médecins libéraux à stopper les consultations du samedi et les gardes du week-end, en décembre 2021. Et depuis le 1er janvier, le mouvement s'était étendu à une grève des gardes du soir, en semaine, et toujours du week-end. Faute de réponse du ministère de la Santé, le syndicat avait menacé de franchir une étape supplémentaire avec une journée d'arrêt d'activité en médecine libérale, le 10 mars. La décision a été validée afin de « protester contre le mépris pour l’exercice libéral dans le cadre de la campagne électorale ».
« Mourir à petit feu »
Contacté ce jeudi par « Le Quotidien », le généraliste de Fronton ne cache pas sa colère. « Le système de santé s'effondre, expose le Dr Marty. Les médecins sont en train de mourir à petit feu, et que font les politiques ? On nous remplace par les infirmiers et les pharmaciens, on bidouille avec les CPTS. Pensez-vous qu'elles vont résoudre les déserts médicaux ? Non, c'est du pipeau. Ça suffit ! » Pour le président de l'UFML-S, l'urgence est pourtant d'investir massivement sur la médecine libérale et le premier recours. « Si on augmente les tarifs de consultation et qu'on facilite les conditions d'exercice, les jeunes s'installeront », affirme le médecin généraliste.
En janvier, lors de ses vœux à la presse, le syndicat avait présenté 10 propositions aux candidats à l'élection présidentielle parmi lesquelles la revalorisation des honoraires avec des compléments « selon le temps passé » ou le nombre de motifs de consultation, l'augmentation de la visite du généraliste « à 100 euros » ou encore la défiscalisation totale de l'exercice des médecins retraités en zone déficitaire.
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