Dans un contexte de crise des urgences, le service d'accès aux soins universel (SAS), cette superplateforme de gestion des appels urgents et non programmés, qui associe le secteur libéral et l'hôpital, a vocation à se généraliser dès juillet prochain. Une circulaire sera envoyée courant mai aux ARS pour cadrer la mise en place du dispositif.
Lancé en janvier 2021, le SAS est expérimenté dans 15 sites pilotes (sur 22 prévus). Mais cette réforme phare du pacte de refondation des urgences, annoncée en 2019 par l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, peine à convaincre les praticiens libéraux. D'ores et déjà, la CSMF réclame au gouvernement de réouvrir, avant l'été, de nouvelles négociations sur ce dispositif, censé délester plus de 40 % des passages aux urgences.
Tarifs pas incitatifs
Les syndicats souhaitent notamment revoir l'avenant 9 à la convention fixant la rémunération des médecins volontaires participant à l'effection et à la régulation. « Le calcul est complexe et le tarif pas incitatif », résume le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. De fait, les régulateurs ne percevront que 90 euros de l'heure alors que, dans certains départements, ils sont payés au tarif horaire de 125 euros… Quant aux effecteurs, le forfait dégressif correspondra à 4,66 euros par acte si le médecin a réalisé par trimestre 15 actes en plus des huit actes hebdomadaires imposés par le Centre 15.
« Cela n'a pas de sens de vouloir généraliser à marche forcée quelque chose qui ne fonctionne pas correctement », regrette aussi le Dr Jacques Battistoni. Avant toute extension du SAS, le président de MG France souhaite des réponses sur la rémunération mais aussi sur l'autonomie d'organisation de la profession et les moyens octroyés aux organisations libérales qui assureront cette mission de prise en charge des soins non programmés.
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