Le nouvel eldorado médical serait-il entre Brive et Guéret ? Pour attirer de nouveaux médecins, les élus locaux de la Corrèze et de la Creuse lancent depuis quelques mois des opérations de recrutement tous azimuts à destination des conseils ordinaux, ou des organisations syndicales de jeunes médecins. L'objectif : vanter la qualité de vie rurale de ces territoires presque « oubliés » de la République.
Ainsi, lors d'une opération lancée le 7 mai dernier en Corrèze, entre Collonges-la-Rouge et Turenne, des internes en fin de cursus ont sillonné les routes menant à ces deux plus beaux villages de France sur des mobylettes bleues, dans une ambiance nostalgique fleurant bon les années 1960.
Le « goût du terroir »
« Notre but est de convaincre ces jeunes de poser leur mallette sur notre sol, explique Pascal Coste, président du Conseil départemental. Leur faire découvrir notre environnement, nos attraits, leur donner le goût de notre terroir et leur démontrer qu’ils ont de l’avenir ici, que leur patientèle sera pérenne et viable. » Ainsi, 400 personnes ont participé à cette opération séduction, financée par le Conseil départemental. Des incitations financières – coup de pouce aux frais, aides à la fin de l’internat, primes - ou pratiques (logement, poste pour le conjoint etc.) sont également mises en avant.
Parmi les participants, deux futures médecins généralistes sont venues avec leur conjoint. Atlanticya Berchoux, actuellement interne à Montluçon (Allier), a passé son week-end au guidon d’une fameuse « meule ». « On me propose, si je m’installe en Corrèze, une prime pour sortir de l’internat et des aides diverses, détaille la jeune femme. Mon compagnon est déjà conquis, car il porte un projet agricole, et nous pourrions ainsi exercer tous deux en espace rural. Je n’ai pas donné ma réponse, mais je songe sérieusement à franchir le pas. » D’autres confrères pourraient la rejoindre, des week-ends à mobylette étant programmés tout l’été.
Une « box » pour les futurs soignants creusois
Dans la Creuse, un plan d'action de même ampleur a été lancé en début d'année, avec l'opération « box santé ». Le département de 175 000 habitants, largement touché par la désertification médicale – on y compte 41 % de médecins de moins que la moyenne nationale – a investi 150 000 euros dans ce concept de « box santé ». Tout candidat à l'installation se voit offrir un séjour d’un week-end, avec rencontres et découverte du territoire à la clé.
Le tout premier bénéficiaire de ce programme est le nouveau médecin chef de la protection maternelle et infantile (PMI), le Dr Abdon Goudjo, 64 ans, qui a pris son poste le 15 novembre 2021, après 24 heures de visite du département. « Je me suis dit, la Creuse, pourquoi pas ? Un territoire rural que je ne connais pas, après avoir travaillé dans différents endroits en France et ailleurs. Pour clôturer mon exercice, j'ai trouvé que ce serait une expérience intéressante », résumait récemment le Dr Goudjo dans la presse locale.
Intégré à l’équipe en trois mois, le praticien a prévu de rester trois ans à la tête de la PMI avant de penser à la retraite. Depuis, d’autres médecins ont suivi son exemple, poussés par les attraits du département vantés dans la « box », comme les tarifs immobiliers raisonnables ou la qualité de vie locale.
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