Face à une situation de pénurie médicale devenue critique dans l’Aude, la CPTS du bassin carcassonnais, créée en mars 2021, lance un appel direct aux 60 000 habitants du territoire, sous la forme d’une lettre ouverte. Objectif : mieux réguler l’accès aux soins, en sensibilisant les patients sur le bon usage du 116 117, du 15 (en cas d'urgence vitale) et des maisons médicales de garde.
« Nos cabinets médicaux sont saturés et dans l’incapacité d’accueillir plus de patients. C’est pourquoi nous travaillons avec plusieurs partenaires institutionnels à créer une nouvelle organisation des soins pour les patients sans médecin traitant, dans des lieux en dehors de nos cabinets où nous viendrons travailler à tour de rôle, en coopération avec d’autres médecins et professionnels de santé. Nous avons besoin de temps pour le mettre en place. Nous avons aussi besoin de vous pour le faire sereinement et éviter d'atteindre un niveau d'épuisement qui aggraverait la situation », alertent les membres de la CPTS.
Pour l’heure, entre 8 000 et 10 000 patients de ce bassin de vie sont privés de médecin traitant. La situation a déjà inquiété les acteurs du secteur – ARS, généralistes, coordonnateurs de CPTS – qui ont tenu plusieurs réunions sur le sujet dont l’une, au titre évocateur, dédiée à la « crise de la médecine générale sur Carcassonne ».
Deux cabinets fermeront fin juin
Pour la Dr Hélène Sentenac, médecin généraliste qui exerce au sein d'une MSP à Carcassonne, cette lettre ouverte est dans un premier temps destinée à rassurer les habitants. En effet, « deux cabinets carcassonnais de cinq médecins généralistes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils fermeront leurs portes à la fin du mois de juin », indique la Dr Sentenac. Conséquence, les patients du territoire sont inquiets et tendent à prendre d’assaut les secrétariats téléphoniques pour trouver rapidement un nouveau médecin. D’où la volonté de la CPTS du bassin carcassonnais, qui compte dix-sept communes, de rappeler déjà les règles de bonnes pratiques en matière d’accès aux soins.
Ce n’est que la première étape d'un dispositif qui sera bientôt dévoilé. « À l’issue de plusieurs réunions de comité de pilotage entre les professionnels de santé et les tutelles, nous avons différents projets en cours, explique pour sa part l'assistante coordonnatrice de la CPTS. Le premier, sur les demandes de soins non programmés, devrait voir le jour au 1er juillet prochain. Quant à celui sur les soins programmés, il est encore trop tôt pour en parler ».
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