La CSMF accuse la Carmf de « réduire le pouvoir d’achat » des médecins retraités, au lieu de puiser dans ses réserves

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Publié le 02/12/2022

Crédit photo : S.Toubon

C'est une décision radicale qui fait quelques vagues. Après avoir promis une hausse d’environ 5 % du montant du régime complémentaire vieillesse au 1er janvier 2023 (45 % de la pension du médecin libéral), la Carmf a annoncé cette semaine qu'elle annulait cette augmentation des retraites. La caisse affirme que l’exonération (non compensée) des cotisations retraite des médecins en cumul pour 2023, prévue dans le budget de la Sécu – soit un manque à gagner de 73 millions d'euros – ne lui permet plus d'équilibrer ce régime et sa trésorerie, d'où cet arbitrage assumé. 

Mais la CSMF et le Syndicat national des médecins concernés par la retraite (SN-MCR, affilié à la centrale confédérale) ne l'entendent pas de cette oreille, accusant la Carmf de « réduire le pouvoir d’achat » des praticiens retraités actuels et futurs, sans raison valable. « C’est plus simple pour la Carmf de faire cotiser les médecins en cumul à fonds perdus (sans droits), en oubliant qu’on en a besoin au moins jusqu’en 2030 », taclent les deux syndicats.  

Puiser dans les réserves ?

Ils font valoir que, si le régime complémentaire vieillesse (géré directement par la Carmf) est certes en déficit technique (avec des cotisations d’environ un milliard d'euros pour des prestations d’1,3 milliard d'euros), « il est en équilibre financier, avec des réserves estimées à 5,6 milliards d'euros, correspondant à 4 années de prestations ». 

Le message syndical est clair : la Carmf, forte de ses solides réserves accumulées, aurait pu agir autrement, d'autant que la prochaine convention médicale devrait procurer une revalorisation des actes « ce qui mécaniquement entraînera une hausse des recettes de cette caisse ».

Dans ces conditions, la CSMF dénonce une « attitude de mépris » vis-à-vis des cotisants actuels (pour leur futur) et des cotisants passés. Quant au SN-MCR, il invite les médecins à faire connaître leur avis sur cette décision par un mail direct à la Carmf, à l’attention de son président…  

À ce stade, le gouvernement fait valoir que l'effet de l'exonération de cotisations est « temporaire » (année 2023) et qu'il a été « largement demandé par les médecins ». En conséquence, « nous ne prévoyons pas de compensation » concernant la retraite complémentaire et « laissons le régime s'organiser en indépendance », a indiqué l'AFP l'entourage du ministre du Travail, Olivier Dussopt.


Source : lequotidiendumedecin.fr