Brique à part entière de la télémédecine, la télésurveillance a fait son entrée dans le droit commun le 1er juillet. Cette pratique qui consiste à permettre à un praticien d'interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d'un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à sa prise en charge, n'est pas nouvelle en soi. Elle a même fait l’objet d’une longue phase de test depuis 2014. Et après un lent démarrage, ce programme « Étapes » (expérimentations de la télémédecine pour l’amélioration des parcours en santé) a convaincu les autorités d'accélérer.
La promesse de généralisation de la télésurveillance intervient cependant dans un contexte encore mouvant, en l’absence de bilan définitif de la phase expérimentale. Plus complexe à définir – et à organiser – qu'une simple consultation de télémédecine ou de télé-expertise, la télésurveillance médicale nécessite un temps d’appropriation et de développement conséquent, la coordination de plusieurs acteurs autour du patient, des solutions techniques fiables et un accompagnement thérapeutique ad hoc.
Dès lors, le passage dans le droit commun signifie-t-il forcément déploiement de grande ampleur ? Pas si simple… Dans un premier temps, seules les pathologies ayant reçu un avis favorable de la HAS (avec publication au Journal officiel) sont concernées. Les insuffisances cardiaque, rénale et respiratoire, le diabète et, prochainement, l’arythmie nécessitant des prothèses cardiaques implantables sont dans la boucle. D’autres pathologies suivront.
La question du financement reste source de vives préoccupations. Après un premier bras de fer entre les entreprises de dispositifs médicaux et l’État sur les forfaits techniques, les soignants eux-mêmes jugent les ressources et les tarifs insuffisants, comme l’explique dans nos pages la Dr Laurence Guédon-Moreau, cardiologue à l’Institut Cœur Poumon (CHU de Lille), une des pionnières françaises en matière de télésurveillance en rythmologie. « Selon les recommandations internationales de 2023, il faudrait environ trois personnes à plein temps pour télésurveiller 1 000 patients ; une exigence que nous n’arrivons pas à satisfaire avec les ressources actuelles », prévient-elle. Le Dr Frédéric le Guillou, pneumologue libéral et ancien président élu de la Société française de santé digitale, préfère saluer la nouvelle dynamique. « Nous ne sommes qu’aux prémices de cette nouvelle approche. »
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