Nouveau record battu ! Et les chiffres sont alarmants… Pas moins de 1 581 incidents ont été recensés en 2023 par l’Ordre dans son observatoire de la sécurité des médecins. Le nombre de déclarations bondit de 27 % par rapport à 2022 et a triplé en quinze ans. Malheureusement, aucun département n’est épargné, bien que certaines régions soient plus touchées que d’autres. Les Hauts-de-France qui restent en tête avec 242 incidents déclarés (contre 233 en 2022) sont rejoints par les régions Paca et la Nouvelle-Aquitaine où les chiffres ont pratiquement doublé. Seuls les Pays de la Loire voient la tendance s’améliorer, avec tout de même un nombre élevé pour 2023 (63 incidents). En Corse, le chiffre reste stable avec un incident par an. Mais chaque déclaration représente déjà un incident de trop ! Car l’Ordre le martèle : « aucune violence physique ou verbale ne peut être tolérée à l’encontre du personnel du cabinet ».
Chaque déclaration représente déjà un incident de trop
Du côté des victimes, les généralistes restent les praticiens les plus concernés par ces actes. Ils sont à l’origine de 64 % des signalements, alors qu’ils ne représentent que 43 % du corps médical. Et les femmes sont toujours surreprésentées parmi les victimes (56 %). La tentative de viol d’une généraliste de Loire-Atlantique le 29 septembre et le passage à tabac d’une de ses consœurs le 12 août à Marseille n’en sont que les derniers exemples… Les agressions physiques ont progressé (124 en 2023 contre 92 l’année précédente) et 26 médecins ont fait face à une personne armée. Plus médiatisées, ces actes graves ne doivent cependant pas masquer les menaces, agressions verbales et autres incivilités qui comptent pour près des trois quarts des incidents rapportés.
Impossible de se résoudre à voir cette flambée des chiffres se poursuivre d’année en année. Il y a tout juste un an, le ministère présentait une quarantaine de mesures pour la sécurité des blouses blanches, à la suite du rapport de Nathalie Nion, cadre de santé à l’AP-HP, et du Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins. Et une « volonté d'afficher une tolérance zéro vis-à-vis des violences ». Douze mois et quelques changements de ministre plus tard, les choses ont un peu bougé. Une proposition de loi « visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé » a bien été adoptée à l’Assemblée (en mars) mais elle doit maintenant être discutée au Sénat. En attendant, les médecins et leurs collaborateurs sont toujours en première ligne.
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