Médecin du travail et ancien médecin libéral, je suis toujours attristé de voir le peu de contacts entre les médecins de ville et ceux de la santé au travail, toujours au détriment des patients salariés, tant perdure l’image négative et injuste accolée à cette spécialité.
Trop souvent, nos confrères de ville méconnaissent l’aide que nous pouvons leur apporter en matière de retour ou de maintien dans l’emploi. Si la reprise à temps partiel thérapeutique est à peu près entrée dans les mœurs, il n’en va pas de même pour d’autres mesures pourtant tout aussi précieuses. Par exemple, la demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) est hélas toujours considérée par certains confrères comme un marqueur péjoratif pour l’avenir professionnel. Cette RQTH ouvre pourtant des droits pour le salarié et des aides financières encourageant l’employeur à aménager le poste de travail tout en diminuant de manière significative ses charges sociales. Idem pour une mesure encore peu utilisée, la visite de pré-reprise, qui permet au médecin du travail, en partenariat avec le médecin traitant et/ou le médecin-conseil, d’évaluer les capacités de travail restantes du salarié en arrêt, d’anticiper la reprise, de solliciter diverses aides (tutorat, essai encadré, temps partiel, formations…) et d’aménager le poste en fonction des limitations physiques du patient. Lequel reprendra avec d’autant moins d’angoisse qu’il se sentira aidé pour son retour à la vie active.
Le médecin du travail ne doit donc plus être regardé avec méfiance par ses confrères. Il n’y a rien de pire pour nous que de recevoir en urgence un salarié en fin de droits pour une visite de reprise qui, faute de préparation, risque de déboucher tout à la fois sur un licenciement et une désinsertion professionnelle définitive.
Il faut donc se rappeler que le rôle du médecin du travail – tenu, d’ailleurs, au secret professionnel vis-à-vis de l’employeur – est « exclusivement préventif et consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail… » (article L4622-3 du Code du travail).
En ce sens, l’aide de nos confrères de ville nous est indispensable pour assurer ensemble le bien-être de nos patients.
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