Votre article du 15 mai («Jean-Pierre Saliège, 71 ans, a été transplanté il y a 50 ans à l'hôpital Foch») sur la greffe du rein m’a rappelé un souvenir historique : la 1re greffe mondiale de rein sur un donneur vivant. Elle fut proposée par Marcel Legrain, néphrologue, à René Kuss, qui s’occupait à Foch de l’urologie.
Elle fut décidée. Kuss était chargé du greffon à réimplanter et Maurice Camey s’occupait de la prise de rein. Interne, j'étais son aide (la 1re avec un risque de 200 %). Surtout, contrairement à l’habitude, il fallait faire une hémostase sérieuse du rein pour qu’il ne saigne pas après la réimplantation.
J’ai pu participer au choix du donneur : nombreuses furent les personnes à se proposer comme donneurs. Après les examens cliniques, biologiques, une personne se détacha : je ne pourrai pas oublier la tête qu’il fit à ce moment-là
Ceci se passait au printemps 1959, en pleine nuit, car nous ne voulions pas que la transplantation, avec un donneur vivant, soit ébruitée. Tout se passa très bien.
J’ai 91 ans et j’ai eu l’occasion de plusieurs moments historiques : comme président des internes de Paris, j’ai eu la chance faire partie de la commission de modification des structures des médecins des hôpitaux avec Robert Debré et le Prix Nobel Jean Dausset. Ah, le petit vin d’Ambroise de Debré… Comme président des médecins assistants des hôpitaux, j’ai passé un mai 1968 très particulier…
J’oubliais : quand, en 1re année d’internat, j’ai été amené à soigner pour une balafre le général en chef des forces italiennes et que je fus félicité par le Directeur des hôpitaux qui avait été prévenu. Il revenait d’avoir commémoré la bataille de la Marne et la salle d’attente fut vite remplie de généraux, toutes médailles pendantes. Que de souvenirs plus ou moins historiques…
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