Courrier des lecteurs

Désapprobation

Publié le 28/02/2019

Le 29 novembre 2018, un article « Migrants il y a de l’abus », signé par le docteur Bernard Traissac a paru dans la rubrique du courrier des lecteurs. En réponse à celui-ci, le Conseil départemental de la Gironde de l’Ordre des médecins tenait à exprimer sa profonde désapprobation à l’égard des propos tenus.

Le Code de la santé publique a beau disposer que nul « ne peut faire l’objet de discriminations dans l’accès à la prévention et aux soins », les mises à l’écart de la patientèle migrante dans le champ de la santé sont hélas réelles et encouragées par ce type de discours. Il est intolérable et inacceptable qu’un « courrier » de cette sorte soit signé sous l’appellation de docteur et figure dans le Quotidien du médecin.

Pour rappel, le septième article de notre Code de déontologie dispose que « le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quelles que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d'une attitude correcte et attentive envers la personne examinée. »

L’obligation pour les médecins d’intervenir auprès de tous patients, quels qu’ils soient, répond à une tradition universelle ancestrale. On la retrouve dans le serment d’Hippocrate actualisé, prononcé par chaque médecin, et ainsi libellé : « je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera […] je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain… ».

Le médecin n’a pas à tenir compte de la nationalité, ou de l’origine ethnique, de la situation administrative du patient sur le territoire français, même si cela influence le remboursement et le paiement des soins. Cela est particulièrement important en un temps de grande mobilité géographique. La pratique de la médecine ne peut admettre ni frontières, ni discriminations.

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Docteur Fabrice Broucas, Président du Conseil Départemental de la Gironde

Source : Le Quotidien du médecin: 9728