La situation sanitaire catastrophique est-elle européenne ? Au Royaume-Uni, les temps d'attente aux urgences en décembre ont été les pires jamais enregistrés, selon le Dr Adrian Boyle (The Guardian), président du Royal College of Emergency Medecine (Académie de médecine d'urgence). Selon lui, « plus d'une douzaine de services d'urgence ont déclaré des incidents critiques pendant la période festive et les niveaux d'occupation des lits n'ont jamais été aussi élevés ». Comme dans l'Hexagone, les hôpitaux sont submergés de patients atteints de la grippe ou du Covid-19. Les chiffres sont accablants. En novembre, près de 39 000 patients ont attendu plus de douze heures pour être admis dans les services hospitaliers. Comparé au mois de novembre 2021 qui a enregistré plus de 10 600 patients ayant attendu plus de 12 heures, cela correspond à une augmentation de plus de 350 %. Selon Adrian Boyle, une refonte doit être mise en œuvre pour ne pas rester les bras croisés jusqu'au prochain hiver. Alors que certains patients qui nécessitaient des soins urgents sont restés des heures sur les brancards dans les services d'urgences, ceux qui devaient être acheminés (un sur 5) par les ambulances ont dû attendre plus d'une heure pour être transportés. À Swindon, un patient a dû attendre 99 heures sur un brancard avant d'être pris en charge.
Déni de l'exécutif
Pour autant, le 10 Downing Street ne reconnaît pas la crise de la santé. Le porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak a expliqué que le système de santé (NHS) est suffisamment doté en moyens financiers et humains. Et d'enfoncer le clou : 7,5 milliards pour le médico-social et 14,1 milliards pour les soins urgents et la dette hospitalière ont été alloués ces deux dernières années. À la question d'un journaliste lui demandant s'il était envisagé de libérer des lits en hébergeant les patients les moins atteints dans des hôtels, le porte-parole a répondu que le NHS était déjà en train de dégager 7 000 lits. Par ailleurs, il a été reproché au Premier ministre de ne pas avoir conscience de la gravité de la crise car son entourage est pris en charge dans le système de santé privé. Le porte-parole a démenti.
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