Intersyndicale

Accès aux soins : les organisations médicales unies pour faire valoir leurs solutions

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Publié le 27/06/2022
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Alors que les résultats de la mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés sont attendus pour le 28 juin, les représentants des médecins font front commun ce 27 juin. Dans un communiqué de presse collectif, 18 organisations partagent une liste de « réponses pragmatiques à la crise (du) système de santé ».
Crédits GARO/PHANIE

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Crédit photo : GARO/PHANIE

« À situation historique, démarche historique. » 18 organisations « toutes générations confondues, de toutes spécialités et de tous horizons, libéraux et hospitaliers, exerçant dans le secteur public comme dans le secteur privé » signent ce 27 juin un communiqué commun. Leur objectif : « faire entendre (leur) parole médicale commune pour apporter des réponses pragmatiques à la crise (du) système de santé adaptées à la réalité de (leur) exercice et aux besoins des patients ».

Une mise en garde pour la mission flash du Dr Braun

L’intersyndicale liste ainsi des propositions applicables dès cet été pour faire face à la crise de l’accès aux soins. Et avertissent les syndicats : « C'est au prisme de ces propositions que nous apprécierons les résultats de la mission flash confiée à François Braun ». Présentée le 31 mai, cette mission doit identifier « de premières solutions opérationnelles pour faciliter l’accès aux soins urgents et non programmés, partout en France », expliquait Ségur. La date du 28 juin était alors citée pour la fin de cette mission flash.

Interrogé ce 27 juin par Le Généraliste, le ministère indique que « le calendrier et les modalités de remise des conclusions de la mission flash vous seront précisés très prochainement ». Avant d’ajouter : « le gouvernement a fait de ce sujet l’une de ses priorités et s’exprimera prochainement sur les réponses immédiates à y apporter, ainsi que sur les mesures de long terme à mettre en œuvre pour répondre aux attentes des Français et des professionnels de santé ».

Six propositions autour de deux grands principes

Les 18 syndicats émettent eux six propositions pour lesquelles « tous les leviers financiers et organisationnels (…) doivent être actionnés » et reposant sur deux principes : « responsabilité et solidarité partagées de tous les professionnels de santé » et « une adaptation territoriale par les professionnels de chacune de ces propositions ».

Ces six propositions consistent à :

- informer et sensibiliser la population sur le bon usage des services d’urgences hospitaliers et sur le recours aux soins non programmés ;

- étendre sur tout le territoire national une régulation médicale préalable à l’accès aux urgences en valorisant mieux le financement des actes et la permanence de tous les soins non programmés ;

- organiser territorialement, sur le principe d’une responsabilité collective et concertée entre les professionnels, la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) en y incluant l’ensemble des spécialités médicales, le début de soirée et le samedi matin ;

- organiser dans les établissements de santé la réponse aux soins non programmés permettant notamment l’accès rapide aux demandes d’avis de spécialistes et les entrées directes en hospitalisation ;

- selon les besoins des territoires, faciliter la continuité des soins et la PDSA en permettant, lorsque la situation clinique s’y prête, le recours à la téléconsultation y compris téléphonique ;

- favoriser le cumul emploi-retraite.

Des groupes de travail pour le long terme

Par ailleurs, les syndicats annoncent avoir d’ores et déjà mis en place des groupes de travail communs sur quatre thématiques : accès aux soins dans les territoires, continuité et permanence des soins en ville et en établissements de santé, liens entre la médecine de ville, la médecine hospitalière et le médico-social, et attractivité et formation des métiers de la santé. L’intersyndicale indique par ailleurs que « cette démarche ne peut se faire sans l’ensemble des soignants », ni être « uniquement menée au niveau national ». Anticipant la grande concertation voulue par Emmanuel Macron ?

 

*Syndicats signataires : Action Praticiens Hôpital Union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux (APH), Avenir Spé Le Bloc, Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE), Conférence des Doyens des facultés de médecine, Conférence Nationale des Présidents de CME de CH, Conférence Nationale des Présidents de CME de CHS, Conférence Nationale des Présidents de CME de CHU, Coordination Médicale Hospitalière (CMH), Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), Fédération des Médecins de France (FMF), Intersyndicat National des Praticiens d’exercice Hospitalier et Hospitalo-Universitaire (INPH), Intersyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (ISNAR-IMG), Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI), Jeunes Médecins, MG France, Syndicat National des Médecins, Chirurgiens, Spécialistes, Biologistes et Pharmaciens des Hôpitaux Publics (SNAM-HP), Syndicat des Médecins Libéraux (SML), Union Française pour une Médecine Libre (UFML).


Source : lequotidiendumedecin.fr