Après Juppé et Fillon, Sarkozy drague les médecins libéraux

Pour la deuxième fois depuis son accession à la tête du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy a convié, ce mercredi, les syndicats de médecins et l’Ordre à le rencontrer. Si le Président de l’Ordre a décliné la proposition, MG France, le SML, la FMF et le Bloc se sont, pour leur part, rendu rue de Vaugirard, au siège du parti. Quant à la CSMF, elle a tout bonnement boycotté le rendez-vous, regrettant « le mélange des genres » consistant à convier des représentants syndicaux et ordinaux, explique Jean-Paul Ortiz. Une manière également de rappeler, pour le président de la Conf, « l’indépendance politique » de son organisation.

À peine une semaine après l’adoption de la loi de Santé au Sénat, les syndicats ont donc eu une nouvelle occasion d’échanger sur la réforme portée par Marisol Touraine et l’organisation des soins sur le territoire. « Nous avons également fait un tour de table sur les propositions pour améliorer l’exercice libéral », ajoute Claude Leicher, l’un des participants. Selon lui, cette rencontre n’est « ni tardive ni précoce » mais participe « des échanges normaux avec les différents partis politiques » et tombait d’autant mieux que la profession voit ses conditions d’exercice dégradées et un manque cruel de perspectives. « Sarkozy est attentif à ce qui se passe », juge le président de MG France. « On l’avait vu à plusieurs reprises pendant son exercice, à l’Élysée et sur le terrain », ajoute-il, non sans souligner que « Hollande n’a jamais cru bon de nous rencontrer »… Du côté du SML, Éric Henry se satisfait de l’attention portée par Nicolas Sarkozy aux médecins. Et d’affirmer que « s’il est élu Président de la République, le SML restera vigilant sur les engagements que Nicolas Sarkozy a pris, lors de cette rencontre, pour corriger les orientations néfastes de la loi de santé ». Le tiers payant figure parmi « les points cruciaux » de la réforme sur lesquelles le chef des Républicains s’est engagé à revenir.

Au cours de la rencontre, l’ancien président de la République était entouré d’Éric Woerth, député de l’Oise (LR), de Nora Berra, secrétaire d’État chargée de la santé entre 2010 et 2012 et d’Arnaud Robinet, le député-maire de Reims chargé des questions de santé pour Les Républicains. Depuis la rentrée, Alain Juppé et François Fillon, candidats à la primaire à droite, ont également montré leur intérêt à l’égard des médecins. Et fait des promesses à leur endroit. Ce dernier devrait d’ailleurs présenter le volet santé de son programme jeudi 22 octobre.