Covoiturage sanitaire : des milliers de taxis en colère manifestent contre un projet du budget Sécu (PLFSS) pour 2024

Publié le 11/12/2023

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Non au covoiturage pour aller chez le médecin ! Des milliers de taxis ont manifesté lundi matin à travers toute la France contre la nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés.

À l'appel de l'Union nationale des taxis (UNT), des chauffeurs ont ralenti ou bloqué la circulation sur les grands axes de Paris, Marseille, Toulouse, Lille ou Bordeaux.

En Île-de-France, les taxis ont notamment ralenti le trafic lundi matin sur l'A1 (nord), avant de converger vers le ministère de la Santé, dans le centre de la capitale.

« On est mobilisés pour dire que ce n'est pas à nous de porter la responsabilité de dire au malade [...] "vous allez devoir partager votre taxi" », a déclaré à l'AFP Rachid Boudjema, président de l'UNT, devant le ministère.

Environ 350 taxis ont également manifesté à Toulouse, perturbant la circulation autour de l'aéroport de Blagnac, près d'un site Airbus où se déplace dans l'après-midi le président Emmanuel Macron. Ils ont ensuite convergé vers le centre-ville et la caisse primaire d'Assurance-maladie (Cpam) où ils ont déposé une lettre à l'attention du chef de l'État.

Ces taxis s'opposent à un article du budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, passé en force au Parlement début décembre. Le gouvernement veut pousser les patients à accepter dans certaines conditions une offre de transport sanitaire programmée (véhicule sanitaire léger ou taxi conventionné) partagée avec d'autres patients, via une plateforme en ligne.

Pas de tiers payant

Sans raison médicale valable pour la refuser, les patients n'auront plus le droit au tiers payant et devront avancer les frais. Ils ne seront ensuite remboursés que sur la base du prix d'un transport partagé.

Ces transports ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d’euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi.

Près de 15 % des trajets sont déjà partagés, avec des dispositifs incitatifs pour les transporteurs les plus partageurs. Mais le refus des patients reste un obstacle de taille.

Dans les zones rurales, le transport médical représente jusqu'à 90 % du chiffre d'affaires des professionnels, selon la Fédération des artisans du taxi. 

Avec l'AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr